La Chine franchit une nouvelle étape dans sa politique économique envers l’Afrique. Le jeudi 12 juin 2025, Pékin a annoncé qu’elle supprimerait les droits de douane sur l’ensemble des importations en provenance des 53 pays africains avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques, incluant la Guinée. Cette mesure, inscrite dans le cadre d’un pacte commercial en gestation, vise à corriger un déséquilibre structurel des échanges en faveur de la Chine.
C’est à Changsha, lors d’une réunion de suivi du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), que le président chinois Xi Jinping a officialisé l’annonce devant les chefs de la diplomatie africaine. « Tous les pays africains partenaires bénéficieront d’un traitement tarifaire zéro pour 100 % des lignes tarifaires », a-t-il déclaré.
L’Eswatini, seul pays africain à ne pas entretenir de relations diplomatiques avec Pékin, est exclu de cette initiative. Déjà bénéficiaire du régime préférentiel chinois en tant que pays moins avancé, la Guinée devrait tirer un bénéfice accru de cette mesure, notamment dans ses secteurs minier et agricole. Cette ouverture pourrait aussi encourager à terme la transformation locale des matières premières, en vue d’augmenter la valeur ajoutée à l’exportation.
Pour Hannah Ryder, fondatrice du cabinet Development Reimagined, « cette décision ouvre la voie à un accès plus large au marché chinois, y compris pour les pays à revenu intermédiaire disposant d’une base manufacturière. Elle pourrait aussi corriger le déséquilibre commercial existant », a-t-elle analysé.
Partenaire commercial numéro un de l’Afrique depuis 2008, la Chine a échangé pour 295,56 milliards de dollars avec le continent en 2024, enregistrant un excédent de plus de 61 milliards en sa faveur. Tandis que Pékin exporte principalement des biens manufacturés, ses importations africaines portent essentiellement sur le pétrole, les minerais et les produits agricoles bruts.
Reste que pour profiter pleinement de cette nouvelle dynamique, les économies africaines – Guinée comprise – devront relever le défi de la transformation industrielle locale et adapter leurs chaînes de valeur aux exigences du marché chinois.
