En grève depuis lundi 29 mars, les conducteurs de taxi dans la ville de Conakry ne désarment pas et sont très en colère contre leur syndicat à qui ils reprochent l’inertie face aux décisions, sans mesures d’accompagnement, prises par le gouvernement dans le secteur du transport à cause du coronavirus.
Les chauffeurs ont déclenché leur grève sans aviser la Fédération nationale du syndicat des transporteurs routiers. En toile de fond, la limitation à 3 passagers par taxi au lieu de 6 habituellement.
Bien que conscients de la pandémie du Covid-19 qui a fait 22 cas positifs dans le pays, les chauffeurs disent ne pas pouvoir continuer à travailler tant que l’Etat n’aura pas pris des mesures d’accompagnement.
Chauffeur de taxi sur le trajet Kagbelen-Kaloum, Mamadou Sall n’en peut plus. Il dénonce “l’inertie des responsables syndicaux” et exhorte les autorités à diminuer le prix du carburant.
«On a décidé de partir en grève nous les chauffeurs parce qu’on a pas de syndicat. On a écouté les syndicats, mais, ils sont corrompus. Ils sont en train de manger l’argent. Après, ils vont nous dire de respecter la loi», accuse-t-il.
Selon lui, les conducteurs ne demandent pas trop à l’État pour lever leur mot d’ordre de grève. «On ne peut pas travailler si l’Etat ne diminue pas le prix de carburant. Prendre deux (2) personnes derrière et une devant ne nous arrange pas. On a travaillé, on a essayé, mais on a trouvé que ça ne marche pas. La recette ne va pas sortir dans ça, et même le prix du carburant ne va pas sortir en plus de la dépense. Nous demandons juste à l’État de diminuer le prix de carburant. A défaut, nous laisser prendre trois personnes derrière et une devant et augmenter le tronçon, au lieu de 15000, à 2000 Gnf”.
Le transport urbain a été très éprouvé, ce lundi a cause du débrayage des chauffeurs qui préviennent que tant que leurs exigences ne seront pas satisfaites, ils vont continuer à éteindre les moteurs de leurs engins “quelque soit le temps que cela durera”, menacent les conducteurs de taxi.