Malgré les efforts fournis par le Premier ministre, le dernier développement de l’actualité politique guinéenne présage un lendemain incertain pour Bah Oury.
Alors que le chef du gouvernement tente de renouer le fil du dialogue, quelques actes posés par le CNRD risquent de tout chambouler.
La dissolution des conseils communaux est une preuve éloquente que le rapprochement voulu par Bah Oury a peu de chance de prospérer.
Pour les Forces vives de Guinée, cette décision traduit la volonté de la junte de se substituer aux citoyens dans la gestion des collectivités en violation de la loi en la matière.
Pourtant, au sortir de la rencontre avec le Premier ministre, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), par la voie de Cellou Baldé, avait salué la nouvelle dynamique que le Premier ministre veut impulser entre son institution et les acteurs concernés, estimant que cela pourrait être un début de solution.
Ce qu’on sait, un nouveau bras de fer est inévitable entre les autorités guinéennes et la classe politique qui a déjà annoncé les couleurs.
Ce qui risque de mettre fin au rêve du nouveau Premier ministre qui essaie de rassurer de sa capacité de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué.
Les Forces vives de Guinée qui regroupe l’UFDG, le Rpg arc-en-ciel, le FNDC politique et le FNDC préviennent déjà qu’elles ne comptent pas courber l’échine face à ceux qui veulent s’accrocher au pouvoir.
Les responsables de cette organisation se mettent déjà en ordre de bataille pour combattre cette décision qui met en cause les acquis démocratique de la Guinée.
Outre cette menace brandit par les FVG, le parti d’Alpha Condé conditionne sa participation à un quelconque dialogue par la libération de ses cadres écroués à la maison centrale de Conakry.
Lui-même, le RPG, n’étant pas favorable au remplacement des maires élus par des délégations spéciales, se montre prêt à joindre sa force à toute initiative de lutte contre les velléités de confiscation du pouvoir par la junte.
Les acteurs politiques ont certes décidé d’accorder un bénéfice de doute au gouvernement de Bah Oury, mais la menace est patente.
Selon les observateurs, si la crise persiste il faut s’attendre, les prochains jours, à un divorce entre le patron de la primature et la classe politique qui devient de plus en plus exigeante.
Pourtant, il est clair que pour réussir sa mission, le Premier ministre a besoin du soutien absolu du CNRD et la liberté de dérouler son agenda.
Or, toute démarche qui l’éloigne de l’épineuse question du retour à l’ordre constitutionnel est déjà voué à l’échec.
En témoigne les mises en garde contre les tentatives de successeur de Bernard Goumou de convaincre l’opinion à adhérer à l’idée d’un glissement du chronogramme des 24 mois.