Avec ses homologues du Plan, Mama Kanny Diallo, du Budget, Ismael Dioubaté, et du gouverneur de la Bcrg, Lounceny Nabé, le ministre de l’Economie et des finances, Mamadi Camara, a animé un point de presse sur la part respective des départements économiques dans le plan de riposte contre la Covid-19 autrement la présentation du Plan détaillé de la gestion du Fonds spécial Covid
A la suite du premier cas de Covid-19, officiellement, signalé en Guinée le 12 mars dernier, le gouvernement avait annoncé, dès le 6 avril, un Plan de riposte économique de trois composantes: sanitaire, économique et sociale.
«Dans un souci de transparence de gestion vis-à-vis des populations guinéennes, mais aussi des bailleurs de fonds», souligne le ministre des Finances, l’Etat a entrepris des actions au nombre desquelles figurent l’ouverture d’un compte Covid à la Banque centrale et la prise de deux arrêtés conjoints du ministre du Budget et du ministre des Finances, l’un portant modalité de gestion des ressources et des dépenses du Fonds spécial de riposte à la Covid-19 et de stabilisation économique, et l’autre, création, organisation et fonctionnement du comité de facilitation et de suivi des opérations exécutées sur le compte Fonds spécial de riposte à la Covid-19 et de stabilisation économique.
Comment ce compte est abondé?
S’agissant de 4 principales sources qui abondent le compte Covid, le ministre Mamadi Camara explique: «Il y a d’abord la retenue de 500 Gnf par litre de carburant sur la nouvelle structure des prix pour un montant total de 110 milliards 266 millions Gnf à la date du 16 juin. Deuxième source, le report du service de la dette publique extérieure qui s’est établie à 119 milliards 998 millions Gnf. Troisième source, les appuis des partenaires financiers bi et multilatéraux dont le Fmi qui a versé 34 milliards 114 millions Gnf au titre de l’annulation de sa dette. Et les contributions volontaires des particuliers et des entreprises de la place qui ont fait l’objet d’un appel à la solidarité nationale pour 11 milliards 880 millions Gnf».
Par ailleurs, indique-t-il, la riposte a aussi bénéficié des dons en nature dont la contribution des nationaux se chiffre à 50 milliards 769 millions Gnf. Sur le plan interne aussi, il a été enregistré des contributions de la part des personnes physiques et des sociétés opérant en Guinée, notamment les banques, les sociétés de téléphonie, pour 11 milliards 880 millions Gnf.
Concernant l’utilisation des fonds, Mamadi Camara justifie, entre autres : le renforcement des infrastructures et du système de santé ayant permis l’achat des médicaments, 1 milliard 498 millions Gnf. L’affrètement d’un avion pour le transport des médecins cubains, 1 milliard 990 millions Gnf. L’achat de 100 mille kits de test rapide, 5 milliards 209 millions Gnf. Le lancement des essais cliniques par l’Institut de recherche et de développement des plantes médicinales et alimentaires de Dubréka, 1 milliard 350 millions Gnf. La rénovation et l’aménagement de l’hôtel Gbessia, 2 milliards 200 millions Gnf. Au total, 12 milliards 248 millions Gnf.
Composante sociale
Aux dires de M. Camara, la composante sociale est organisée autour de deux interventions. L’une pilotée par l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (Anies) pour un montant de 9 milliards 089 mille 600 millions Gnf. L’autre sur des mesures sociales complémentaires non couvertes par l’Anies et concerne, spécifiquement, l’appui aux populations vulnérables à travers «la gratuité des transports publics, le bus et le train, à hauteur de 13 millions Gnf. Et la prise en charge des factures d’électricité qui se chiffrent à 126 milliards Gnf».
L’appui au secteur privé
Au niveau des mines, le gouvernement a fait une dotation budgétaire de 200 milliards du compte séquestre de remboursement rapide des crédits des TVA pour soulager leur trésorerie. L’annulation du paiement des redevances 1 milliards 905 millions Gnf dues par les radios et télévisions privées pour l’exercice 2020. Les mesures d’assouplissement des mécanismes de financement de l’économie dont la mise en œuvre a coûté 97 milliards 950 millions Gnf repartis comme suit: l’ouverture d’un compte de fonds de garantie bancaire à la Bcrg qui servira à partager les risques avec les acteurs du secteur financier, faciliter aux petites et moyennes entreprises l’accès aux crédits. Ensuite, un fonds d’appui de 40 milliards Gnf ouvert aux Groupements d’intérêt économique (GIE) et aux Petites et moyennes entreprises (Pme) pour appuyer les opérateurs économiques qui ont subi des pertes dues à l’éclatement de la pandémie, notamment, les producteurs d’anacarde, de pomme de terre.
Par ailleurs, note le ministre Camara, «l’Etat a aussi réglé entièrement 17 entreprises auxquelles il devait de l’argent et dont les créances étaient égales ou inférieures à 500 millions Gnf pour un montant de 4 milliards 849 millions Gnf. Une aide substantielle de 27 milliards 324 millions accordée aux hôtels et 13 milliards 576 millions aux agents de voyage».
Au-delà de ce que l’Etat a payé en terme de trésorerie, renchérit le ministre du budget, Ismaël Dioubaté, il a manqué dans les caisses de l’Etat un montant substantiel pour soutenir l’économie. «Les allègements fiscaux qu’on a concédé aux entreprises et aux secteurs durement touchés, le montant s’élève à 381 milliards 700 millions Gnf que l’Etat a renoncé pour le tourisme, les petits commerces et certaines entreprises. Le paiement de la TVA, les versements forfaitaires, les taxes d’apprentissage professionnel et toutes autres taxes que pourraient payer le secteur du tourisme. Pour les denrées alimentaires de première nécessité, le riz, l’huile, l’ognon, le sucre, les droits de douane ont été carrément réduit à la baisse. De janvier jusqu’à juin, nous avons importé 218 mille tonnes de riz qui a généré une recette globale de 26 milliards 120 millions de recette sur la base des droits qu’on a accordés aux grands importateurs. Alors qu’en temps normal en application des droits de douane, cette quantité aurait dû apporter 117 milliards à l’Etat. La différence est de 91 milliards 422 millions que l’Etat a accordé en termes d’avantage aux grands importateurs. Toutes ces mesures fiscales ont permis de ne pas renchérir le coût au niveau des citoyens», fait savoir le ministre Dioubaté en annonçant que le gouvernement est en train d’élaborer le second plan de riposte qui va couvrir de juillet à septembre.