La région de Labé a observé à 100 % la journée sans presse appelée par le syndicat et les associations de presse du pays.
Aucun signal radio, encore moins un seul article, n’a été publié toute la journée du mardi 23 mai. Cela visait à dénoncer ce que les professionnels des médias considèrent comme une volonté de museler la presse guinéenne, suite à des restrictions d’accès imposées à certains médias et aux convocations répétées des journalistes à la HAC (Haute Autorité de la Communication). La déclaration du ministre porte-parole du gouvernement a accéléré la réaction de la presse.
Les journalistes se sont félicités du succès de cette journée. Ibrahima Fodoué Baldé, rédacteur en chef de la radio Esperance FM, a averti que des décisions liberticides pesaient sur les journalistes, et que si on les laissait faire, cela signifierait la fin de la presse en Guinée. Mamadou Diallo, responsable de la radio Famillia FM, partage le même sentiment que ses collègues, soulignant que cette journée sans presse est salutaire et que les dirigeants doivent comprendre que cela ne passera pas.
Après la réaction des journalistes et des auditeurs qui sont restés privés d’informations toute la journée du mardi, sans aucune information, le syndicat de la presse professionnelle de Guinée, par le biais de son secrétariat général à Labé, a évalué le bilan de la journée sans presse dans la région. Interrogé ce matin, Mamadou Oury Barry estime que le message a été bien perçu, ce qui satisfait le secteur en termes de résultats. Il a tenu à rappeler le contexte difficile dans lequel les journalistes vivent sous l’ère de la transition.
“Toutes les radios privées de la ville ont respecté la journée, à l’exception de la radio rurale qui émettait malgré le fait qu’elle appartienne à un syndicat ou à une association de presse. Je considère cela comme satisfaisant. Lorsque nous partons sur le terrain, nous rencontrons de nombreuses difficultés, et même lors de nos émissions interactives, nous sommes convoqués par la HAC de la manière la plus désagréable. Les journalistes ne sont pas libres. L’année dernière, c’était la même chose”, a rappelé le syndicaliste.
Cette action n’est qu’une alerte aux autorités. Une marche est prévue le 1er juin dans tout le pays.
Tiguidanké Diallo, correspondante de Guinée360 à Labé