Le bras de fer semble inévitable entre la junte au pouvoir à Conakry et le Front national pour la défense de la constitution “dissout”, par rapport au dialogue. A quelques heures du coup d’envoi du dialogue inter-guinéen , le FNDC maintient le cap et décide de ne pas prendre part à la cérémonie inaugurale.
Dans un communiqué, les responsables du Front annoncent le rejet à la fois du format et le contenu du cadre dialogue initié par le gouvernement.
Le FNDC formule aussi des revendications dont la satisfaction conditionne leur participation à ce dialogue.
Déclaration:
Le CNRD et le gouvernement dans leur obstination sans précédent a narguer le peuple de Guinée et la communauté internationale (CEDEAO) s’entêtent dans l’arrogance, le mépris et le déni de la réalité dans laquelle le pays est plongé depuis un an.
La coordination nationale du FNDC fidèle à ses principes et soucieuse de la réussite de la transition en cours, rejette le format et le contenu du simulacre de dialogue proposé par le président du CNRD sous réserve de la prise en compte des propositions ci-après:
– La libération sans condition de tous les détenus politiques injustement arrêtés et incarcérés à la maison centrale de Conakry et à l’intérieur du pays;
-La mise en place d’un cadre de dialogue permanent regroupant le CNRD, le gouvernement, le CNT, les acteurs politiques et la société civile en présence des diplomates du G5 et sous la présidence du médiateur de la CEDEAO;
– Le FNDC exige que des questions liées à la durée de la transition, de la rédaction de la nouvelle constitution, au processus électoral pour les victimes des manifestations pacifiques pour le retour à l’ordre constitutionnel normal, soient les thématiques abordées lors de ce dialogue présidé par la CEDEAO;
– Le FNDC exige la publication de la liste nominative des membres du CNRD et la déclaration des biens des autorités de la transition;
-Le FNDC exige la levée immédiate de l’interdiction des manifestations dans les rues et sur la place 2;
– Le FNDC exige le respect des droits de l’homme.
Compte tenu de la profonde crise de confiance qui existe entre la classe politique, la société civile et les autorités , ils nous apparaît nécessaire que la CEDEAO intervienne pour présider le dialogue et favoriser le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée à travers l’organisant d’élections libres , inclusives et apaisées dans un délai raisonnable.
Enfin, le FNDC dénonce l’absence notoire de volonté politique du CNRD de poser des actes concrets pour le retour à l’ordre constitutionnel et le manœuvres dilatoires auxquelles recourt la junte.