Joint au téléphone dans l’émission œil de Lynx ce mardi 24 mars, Bah Oury, président du parti Union pour la Démocratie et le Développement (UDD), s’est exprimé sur le déroulement du double scrutin du 22 mars dernier.
À l’entame de son intervention, Bah Oury affirme qu’il n’y a même pas eu d’élections dans le pays. Selon l’ancien ministre de la Réconciliation nationale, ces élections viennent légitimer la volonté d’Alpha Condé de vouloir de gré ou de force changer la Constitution du 7 mai 2010: « Dans ce contexte, on ne pas parler d’élections. C’est plutôt une imposition de la volonté du pouvoir de dire qu’il y a des consultations électorales alors qu’en réalité ces consultations ne peuvent pas être assimilées à des élections. »
Bah Oury a déploré les cas de morts et les violences enregistrés le jour et le lendemain du scrutin tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Selon l’opposant, l’abstention de l’écrasante majorité de la population qui suit le mot d’ordre du FNDC à aller voter écarte toute légitimité à ces élections.
Pour lui, cet état de fait donne raison également à ceux qui pensent que l’objectif fixé par le pouvoir était d’organiser ces consultations: «Cela veut dire qu’ils croient avoir gagné alors qu’ils viennent de tout perdre. »
Même si le leader de l’UDD n’écarte pas l’idée d’une ouverture de dialogue entre les acteurs politiques du pays, mais Bah Oury reste cependant optimiste sur le question: « Quelle que soit la crise, on finira toujours par se retrouver autour d’une table au nom de l’intérêt général. Mais ce qui est le plus important c’est dans quelles conditions se retrouver, et pourquoi faire ? C’est ce qui est là question fondamentale.»