Visiblement rien ne semble arrêter le nouveau ministre de la justice, Garde des sceaux, dans sa volonté d’organiser le procès du massacre du 28 septembre 2009. Depuis qu’il a reçu des instructions du président de la transition, en vue d’ouvrir ce dossier, Alphonse Charles Wright se montre prêt et s’engage dans les démarches.
C’est dans cette perspective que l’ancien procureur général près la cour d’appel de Conakry a fait des révélations cette semaine sur l’un de ses prédécesseurs à la tête de ce département.
Des révélations qui indiquent que sous l’ancien ministre Mohamed Lamine Fofana, un certain nombre de décaissements ont été effectué dans le cadre d’un marché de gré à gré pour la sécurisation du procès du 28 septembre.
C’est un ainsi que Charles Wright a enjoint au procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières d’engager des poursuites judiciaires contre Monsieur Fofana, selon un document de trois (3) pages rendu public vendredi, que nous avons consulté.
L’actuel ministre de la justice demande à la CRIEF de poursuivre Mohamed Lamine Fofana et quatre (4) autres cadres du ministère de la justice.
Il s’agit notamment de:
Fransady Condé, ancien directeur administratif et financier du ministère de la Justice – aujourd’hui DAF de la Cour constitutionnelle;
Monsieur Lamizana Condé, ancien responsable des marchés publics au ministère de la Justice et des Droits de l’Homme;
Monsieur Charles Victor Macka, ancien directeur de l’administration pénitentiaire;
Madame Aminata Coumbassa, directrice générale de l’entreprise MAF Système Sécurité, pour des cas présumées de «corruption, concussion, enrichissement illicite et complicité ».
Et autres…
Nous vous proposons le contenu de la note rendue publique à cet effet:
Dans le cadre de l’organisation du procès des évènements de Septembre 2009, un certain nombre de décaissements ont été réalisés en exécution des contrats de gré à gré pour la construction, l’équipement et la sécurisation dudit procès. Il en est ainsi que pour les travaux de construction du Tribunal ad hoc, un contrat de gré à gré a été signé entre la société Lascar Multi services internationale représentée par son Directeur Général Monsieur Aly Lascar et le ministère de la Justice représenté par Monsieur Mohamed Lamine FOFANA, ancien garde des Sceaux, Ministre de la Justice pour un montant de cinquante-trois milliards cinq cent soixante millions sept cent quatre-vingt-dix-neuf mille neuf cent francs guinéens toutes taxes comprises (53 560 799 900 GNF/TTC). Un montant de vingt-six milliards trois cent quatre-vingt-six millions huit cent quatre-vingt-dix mille sept cent Vingt francs guinéens (26 386 890 720 GNF) a été viré au compte de l’entrepreneur dans une banque primaire de la place à titre de l’avance de démarrage et du premier décompte. Dans le cadre d’achat des fournitures et équipements pour les gardes Pénitentiaires, il a été porté à notre connaissance, des paiements en faveur de l’entreprise MAF Système Sécurité des montants ci-après :
Paiement N°1 d’un montant de cinq milliards de francs guinéens (5 000 000 000 GNF) suivant chèque N°69214336 du 6 Mai 2020 de la Banque Centrale de la République de Guinée au titre de fournitures des équipements pour les gardes pénitentiaires
Paiement N°2 d’un montant de cinq milliards de francs guinéens (5 000 000 000 GNF) suivant chèque N° 69214280 du 7 Mai 2020 au titre de fournitures des équipements pour les gardes Pénitentiaires
Paiement N°3 d’un montant de sept milliards francs guinéens (7 000 000 000 GNF) suivant chèque N°69214299 du 08 Mai 2020 au titre de fournitures des équipements pour les gardes Pénitentiaires
Paiement N°4 d’un montant de dix-neuf milliards de francs guinéens (19 000 000 000 GNF) suivant chèque N°69244264 du 8 Septembre 20200 au titre de l’acquisition d’équipements Balistiques et autres matériels de sécurité. En application des dispositions des articles 41 et 42 du Code de Procédure Pénale, le Procureur Général instruit au Procureur de République près le Tribunal de Première Instance de Kaloum, d’engager sans délai des poursuites judiciaires contre les personnes mises en cause et communiquer ultérieurement sur la suite de la procédure dans l’intérêt de la Loi.