Le président de l’Organisation Guinéenne pour la Défense des Droits de l’Homme (OGDH), s’est prononcé ce lundi 23 mars 2020, sur les violences enregistrées, en marge du double scrutin du 22 mars dernier en Guinée.
Joint au téléphone par Bonheur FM, Abdoul Gadiry Diallo, dit avoir recensé près de dix (10) cas de morts et des blessés seulement dans la journée du dimanche, avant de dénoncer les conditions d’organisation des élections législatives et du référendum.
«Nous nous estimons que jusqu’à preuve du contraire qu’une élection ne doit pas faire l’objet de violences. Une élection ne doit pas créer les conditions d’une violence au niveau de la population. Aujourd’hui, nous recensons neuf (9) cas de morts dont l’âge varie entre 12 et 35 ans. Ce qui est extrêmement grave.»
Selon le président de l’OGDH, l’État guinéen ne prend aucune disposition pour retrouver et sanctionner les coupables de ces cas de morts.
D’après lui, la situation est dûe au manque d’un dialogue sincère entre les différents acteurs sociopolitiques du pays.
«Aujourd’hui, l’État ne prend pas ses responsabilités face à ces tueries. Ce qui est très regrettable. En ce qui concerne la décision des partis politiques de l’opposition d’empêcher la tenue du scrutin, à mon avis chacun a la liberté d’avoir son opinion et son choix. Mais lorsque dans un pays tous les leviers liés aux dialogues politiques et sociales ne marchent plus, les gens ont tendance à utiliser la méthode la plus adéquate pour faire entendre leurs voies.»
Ce défenseur des droits de l’homme, annonce des démarches que compte entreprendre son organisation. Par la même occasion, Abdoul Gadiry Diallo, fustige le silence coupable de la justice guinéenne.
«Nous sommes en train de documenter tous les cas de violation des droits de l’homme qu’on a constaté, on va essayer de les analyser et voir quelles sont les dispositions qu’il faut prendre. L’idéal aurait été que ce sont les juridictions guinéennes qui devraient prendre ces dossiers en main. Mais s’il se trouve qu’ils ne peuvent pas s’occuper de ça à cause de leur positionnement politique, nous serons obligés de faire recours aux juridictions sous-régionaux.» conclut-il