Plusieurs personnes ont été blessées au cours de la manifestation pour l’électrification de la ville de Kankan ce mardi 21 juillet 2020. Pourtant, ces citoyens se trouvent dans leurs droits, selon le président de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme (OGDH).
La grosse erreur faite par le gouvernement, d’après Abdoul Gadhiry Diallo, est qu’il ne s’est jamais préoccupé de la mise en place des infrastructures sociales de base. ‘’C’est une honte nationale de savoir que jusqu’à présent, le Guinéen n’a pas encore accès à l’électricité de manière satisfaisante’’, signale-t-il.
M. Gadhiry rappelle que la Guinée possède suffisamment de site hydroélectrique que l’Etat aurait pu aménager si les ressources étaient consacrées à régler les questions essentielles qui sont l’eau, l’électricité, les services de santé et l’éducation.
En ce qui concerne le cas spécifique de Kankan, le président de l’OGDH estime que les réclamations des jeunes de cette ville constituent une demande commune à tous les citoyens. D’après lui, il s’agit d’un droit consacré pour tout citoyen qui vit dans un pays indépendant depuis 60 ans avec toutes les ressources qu’il draine.
« Et lorsque, à cela on ajoute des promesses faites aux populations de la Haute-Guinée pour avoir leur suffrage… Il ne faut pas créer de faux espoirs dans l’esprit du citoyen. Il faut être objectif et honnête pour dire ce qu’on peut réaliser. »
Ces violences qui se passent à Kankan actuellement ‘’est une très mauvaise image’’ pour le pays, regrette le défenseur des Droits humains.
« Quand vous allez dans des pays sahéliens comme le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso (…), vous vous rendez compte que ces gens-là ont réglé la question d’accès à l’électricité ne serait-ce que de manière un peu minimale. Et que nous qu’on considère comme le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, si jusqu’à présent on est encore à la question relative à l’accès à l’électricité, c’est vraiment une honte pour nous. »
M. Gadhiry déplore certaines stratégies mises en place actuellement contre les manifestants. Il cite la méthode répressive qui provoque des tueries et fait des blessés et la pratique qui consiste à manipuler certaines personnes, en leur payant, afin d’étouffer les manifestations. Celles-ci sont considérées comme des contre-manifestants. Cette méthode parait ‘’très dangereuse’’, souligne le président de l’OGDH. « C’est mettre à dos, des citoyens qui vivaient paisiblement ensemble pour des considérations politiciennes. Ce qui très regrettable! Parce qu’après le passage de chaque régime, les populations restent et elles doivent rester unies», conseille Abdoul Gadhiry Diallo.
«Ce que revendiquent les gens, c’est leurs droits. Si vous n’êtes pas d’accord avec leurs revendications, respectez au moins leurs droits de manifester.»