Avec une projection de 170 millions d’élèves supplémentaires d’ici 2030, l’Afrique subsaharienne fait face à un défi colossal : construire 9 millions de salles de classe et recruter 11 millions d’enseignants, tout en améliorant les résultats d’apprentissage et en formant des compétences adaptées à un marché du travail en mutation, selon le récent rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale.
L’activité économique en Afrique subsaharienne devrait croître de 3,0 % en 2024, contre 2,4 % en 2023, et s’accélérer pour atteindre 4 % en 2025-26. Les performances de croissance dans la région n’ont pas permis de réduire l’extrême pauvreté ni de stimuler la prospérité. Le PIB par habitant devrait augmenter de 0,5 % en 2024 et de 1,4 % en 2025. Cette augmentation projetée place la région en 2025 à un niveau de vie encore inférieur à celui de 2014. Face à cette situation, les experts estiment qu’il devient de plus en plus urgent de relancer la croissance pour sortir du piège de la faible croissance des dix dernières années.
Les principes de base doivent être respectés : les politiques fiscales doivent être orientées de manière à soutenir les investissements intelligents en faveur de la croissance, à aider les personnes pauvres et défavorisées, et à accroître l’efficacité des dépenses. Il s’avère que les investissements dans le capital humain sont également essentiels pour stimuler la productivité et assurer un avenir prospère en Afrique subsaharienne. En effet, précise le rapport, la transformation de la transition démographique en dividende dépend de l’existence d’une main-d’œuvre bien formée et en bonne santé, ainsi que de l’amélioration de l’apprentissage de base pour tous les enfants, en particulier ceux issus des couches les plus défavorisées.
Africa’s Pulse met en exergue les rôles de la stabilité macroéconomique et du capital humain dans l’amélioration des perspectives de croissance inclusive dans la région. “La mise en place d’une stratégie de croissance est essentielle pour stimuler la productivité et créer des emplois. L’un des principaux piliers de cette stratégie est l’amélioration de la qualité de l’éducation afin de permettre à l’Afrique subsaharienne de tirer parti des grandes tendances telles que la transition démographique, les progrès des technologies numériques et l’évolution vers une économie verte. La transformation du système éducatif est nécessaire pour instaurer la compétitivité dans chacun de ces domaines sur le marché mondial. Cette transformation repose sur la mise en place d’un socle solide de compétences de base pour tous les enfants et sur l’acquisition, par la main-d’œuvre, de compétences adaptées à une économie mondiale en constante évolution”, souligne le rapport.