Le transfuge du RPG-arc-en-ciel récemment sorti de la prison ne garde aucune haine contre son ancien parti. Ismaël Condé dit n’avoir jamais souhaité voir Alpha Condé dans cet état actuel, c’est pourquoi, il déclare n’avoir pas l’esprit de vengeance.
Après plusieurs années derrière l’ex-président Alpha Condé, le vice-maire de Matam qui a décidé de tourner la page s’est vu emprisonné près d’une année. Pour lui, le renversement du pouvoir le 5 septembre dernier n’était qu’un simple coup d’État. Ismaël Condé pense que c’est une trahison de la part d’Alpha Condé envers ses parents et le peuple de Guinée, « mes parents ont tout perdus pour qu’Alpha Condé soit au pouvoir. À l’avènement d’Alpha Condé au pouvoir, on se disait que l’époque de chasse aux sorcières est révolue à jamais. On disait que plus jamais le Guinéen n’allait se cacher pour défendre ses convictions politiques. On a été surpris de voir des Guinéens arbitrairement arrêtés à l’ère de quelqu’un qui s’est battu 40 ans pour l’avènement de la démocratie dans notre pays. Personne n’a souhaité voir Alpha Condé dans cet état, même ses pires ennemies ont été touchés, par ces images dégradantes, choquantes après son arrestation au palais Sékoutoureyah. Nous ne voulons plus revoir ses images. (…) Quand moi, j’ai choisi l’UFDG, je savais qu’il est en train de marcher dans les traces du RPG que j’ai connu, un parti qui a souffert pour l’avènement de la démocratie » se rappelle Ismaël Condé.
A l’en croire, ce renversement du régime d’Alpha Condé fait suite à cette mascarade électorale orchestrée le 22 mars 2020 qui a permis au leader du RPG de se représenter à un troisième mandat. « L’armée a vu la victoire d’Alpha Condé au soir du 22 mars n’était qu’une tricherie. C’est pourquoi, l’armée a pris sa responsabilité. Quand nous parlons de la victoire de l’armée aujourd’hui, il ne faut pas oublier le sacrifice de l’UFDG et du FNDC. C’est l’ensemble de ces sacrifices-là qui ont été constitutifs à l’avènement du 5 septembre dernier. Ne l’oublions pas. Mais on ne peut pas se limiter à cela. Il est de notre devoir aujourd’hui de rassembler la Guinée. Ceux qui nous ont combattu hier, ceux qui étaient contre nous hier, aujourd’hui, il faut qu’ils sachent que l’UFDG est une maison commune où chacun à sa place » a-t-il lancé.