Ce mercredi 21 avril 2021, le Premier ministre guinéen s’est exprimé sur la question du dialogue politique en Guinée, qui tarde à se concrétiser.
A l’entame, Kassory Fofana a réitéré la volonté du gouvernement guinéen à œuvrer pour que s’ouvre un couloir de négociation entre l’ensemble des acteurs concernés par la crise que traverse le pays.
Poursuivant, le PM a rappelé qu’un cadre de dialogue dont il assure la responsabilité a été récemment mis en place par le chef de l’État.
Selon le chef du gouvernement, ceci est une illustration parfaite de la volonté du président de la République d’aller au dialogue. «Qu’on crée un cadre dans une situation où, constitutionnellement, je suis habilité à conduire les assises, reconnaissez que c’est la démonstration d’une volonté politique de faire cela».
Mais selon le Premier ministre, avant d’aller à ce dialogue, il y a des préalables qu’il faut remplir. Car dit-il, ce n’est pas une course de vitesse, mais c’est plutôt une course de fonds.
« Je suis en train de travailler, mais il faut que les esprits se calment d’abord. Vous avez cité tout à l’heure l’opposant extraparlementaire (Cellou Dalein Diallo) qui dit qu’il ne va pas au dialogue le coteau à la gorge. Or, je veux un dialogue inclusif avec tout le monde », déclare le Premier ministre dans l’émission “On refait le monde.”
Au cours de ce débat, la question des détenus politiques s’est également invitée dans le débat. Pour Kassory Fofana, les opposants qui séjournent actuellement en prison ne sont pas incriminés pour des questions politiques. D’ailleurs, le chef du gouvernement persiste et signe que ce ne sont pas des détenus politiques.
«Je le dis de manière ferme, l’ordre n’est pas venu ni de Kassory ni d’Alpha Condé pour arrêter tel ou tel opposant. Tout ce qu’on sait, le train a déraillé, des policiers ont été tués égorgés dans des conditions atroces, des poteaux électriques ont été détruits, on a vécu tout cela et la justice a ouvert une enquête, a procédé à des arrestations, il y a des politiciens qui ont été arrêtés, dans le cadre de cette enquête, à l’origine ce n’est pas politique, mais peut-être la cause des casses est politique, mais ce ne sont pas des détenus politiques.»
L’opposition à son tour accuse souvent le pouvoir de n’avoir pas ouvert des enquêtes sur les cas de morts enregistrées dans les rangs des manifestants. A ce niveau, Kassory Fofana donne l’impression que la responsabilité est partagée.
«Quelle a été leur contribution pour la manifestation de la vérité ? Avant même que je ne sois Premier ministre, je n’aime pas voir les morts, c’est pourquoi j’ai été en dehors de la loi pour préserver les vies humaines en interdisant les manifestations », justifiant ainsi ses propos tenus quelques jours après sa nomination à la Primature en 2018, disant qu’il préfère l’ordre à la loi.