Une guinéenne de 18 ans en provenance de Labé est arrivée à Abidjan le 11 août 2021, avant d’être déclarée porteuse du virus Ebola après un diagnostic établi par l’Institut Pasteur d’Abidjan.
Quelques jours après, les autorités sanitaires guinéennes émettent un doute sur la fiabilité du diagnostic annoncé par leurs homologues ivoiriens. Tout est parti du refus des ivoiriens qu’une délégation guinéenne ait accès à la jeune fille malade qui est « en isolement ».
Selon le ministère guinéen de la santé qui s’est prononcé ce jeudi 19 août 2021, « il y a eu des investigations menées en Côte d’Ivoire en Guinée et nous avons les rapports préliminaires des deux rapports, après analyse, on se pose beaucoup d’interrogations, d’abord, la préfecture de Labé, qui a été le départ de la jeune fille, n’a jamais enregistré de cas d’Ebola durant les trois épidémies », explique Dr Sakoba Keita, DG de l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire.
Pour le médecin, aucun des proches de la fille ne présente de signe de la maladie, « en plus nous avons interrogé sa famille, et un beau-parent de la fille qui l’a accompagné à Abidjan n’a pas développé de signe de la maladie et il n’y a eu aucun cas suspect dans sa famille à Labé selon nos enquêteurs ».
« Ceci couplé avec l’incoordination entre nos deux équipes, l’équipe qui est partie pour appuyer la prise en charge en Côte d’Ivoire n’a pas pu avoir accès notre sœur qui a été isolée, donc tout cela a augmenté le niveau de réserve des autorités sanitaires guinéennes » conclue Dr Sakoba.
Dans un courrier officiel, le ministre guinéen de la santé, Remy Lamah a demandé la reconfirmation de ce diagnostic par un autre laboratoire, « la Guinée sollicite auprès des autorités ivoiriennes à travers l’OMS une reconfirmation de ce cas à travers l’Institut Pasteur de Dakar et si possible un autre laboratoire accrédité ».
De son côté Abidjan dit ne pas douter de son diagnostic clinique, « moi je ne doute pas de mon analyse, je suis clinicien, on ne peut pas se tromper dans la présentation clinique» a déclaré à l’AFP Serge Eholié, porte-parole du ministère de la Santé et chef de service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Treichville.