La Guinée s’engage dans la transformation de ses systèmes alimentaires avec une étape décisive franchie. Le 19 mai 2023, le rapport national volontaire sur les systèmes alimentaires a été présenté et validé, dressant ainsi un premier bilan des progrès réalisés depuis le Sommet mondial sur les systèmes alimentaires en septembre 2021.
Lors de cette cérémonie, le Dr Gbehounou Gualbert, coordonnateur résident adjoint par intérim du Système des Nations unies en Guinée, a souligné que la Guinée a profité de l’occasion du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires en 2021 pour exposer sa vision et ses engagements en matière de transformation des systèmes alimentaires. Parmi ces engagements figurent la promotion de l’agriculture durable, la transformation locale des aliments, la distribution équitable, l’accès aux marchés, l’éducation nutritionnelle et l’autonomisation des communautés rurales.
Il a souligné que les systèmes alimentaires jouent un rôle crucial dans la réduction de la pauvreté, l’amélioration de la santé et la création d’opportunités économiques, en particulier pour les populations les plus vulnérables. Des progrès significatifs ont déjà été réalisés dans ce domaine, a-t-il affirmé : “La Guinée a déjà pris des mesures importantes en faveur de systèmes alimentaires durables, en mobilisant des ressources considérables et en mettant en œuvre des initiatives privées et des actions innovantes avec le soutien de partenaires. Cependant, à la lumière des données sur le terrain, il est nécessaire de redoubler d’efforts et d’adopter des politiques durables”.
Selon les résultats de l’analyse du Cadre Harmonisé de mars 2022, près d’un million de personnes en Guinée ont actuellement besoin d’une assistance alimentaire. Pour la période de soudure projetée, ce nombre atteindrait 1 198 458 personnes en situation de crise, comparé à 453 942 et 418 453 personnes en 2021.
Le Dr Gualbert a souligné l’urgence d’actions concrètes en faveur des systèmes alimentaires en énumérant cinq mesures clés :
1. Allouer des ressources financières et techniques pour soutenir l’agriculture durable et faciliter l’accès aux petits exploitants.
2. Investir davantage dans le développement et la modernisation des infrastructures, y compris les systèmes d’irrigation, les entrepôts de stockage et les installations de transformation des aliments.
3. Mettre en place des mécanismes facilitant l’accès des agriculteurs aux terres et aux marchés locaux, régionaux et internationaux, en améliorant les réseaux de transport et en promouvant le commerce équitable.
4. Investir dans la recherche et le développement agricole pour développer des variétés de cultures adaptées aux conditions locales et promouvoir des pratiques agricoles innovantes.
5. Promouvoir l’éducation nutritionnelle au sein des communautés pour sensibiliser à l’importance d’une alimentation saine et équilibrée.
Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Mamoudou Nagnalen Barry, a également souligné l’importance accordée à la production alimentaire locale et à la construction d’un système alimentaire solide en Guinée. Il a déclaré : “Aujourd’hui, avec la vision du chef de l’État, la production alimentaire locale pour réduire les importations de produits alimentaires et la construction d’un système alimentaire solide sont une priorité absolue”.
Le ministre Nagnalen Barry a également mis en évidence les efforts financiers consentis par le gouvernement guinéen en faveur du secteur rural : “Les dépenses budgétaires allouées aux activités rurales ont atteint plus de 8 % du budget national, regroupant les ministères de l’Agriculture et de l’Élevage, de la Pêche, du Commerce, de l’Environnement et des Infrastructures. Cette allocation budgétaire témoigne d’un engagement sans précédent, avec une augmentation significative par rapport aux années précédentes. […] En 2021, la part allouée au secteur rural dans le budget de l’État guinéen était inférieure à 3%. Cependant, en moins de deux ans, le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage a connu une augmentation spectaculaire de son budget, passant d’environ 500 milliards à 1 915 milliards. Une progression sans précédent qui témoigne de l’engagement sans faille en faveur du développement rural“.
La Guinée a réalisé d’importants progrès dans la transformation de ses systèmes alimentaires, mais il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. La présentation et la validation du rapport national volontaire sur les systèmes alimentaires marquent une étape cruciale dans cette voie, tout en soulignant l’urgence d’actions concrètes et durables pour garantir la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté et améliorer la vie des populations guinéennes, en particulier les plus vulnérables.