Rien ne bouge jusque-là entre le bureau préfectoral des boulangers de Siguiri, ville située au nord-est de la Guinée et les autorités locales. Cela fait trois que les boulangers sont entrés en grève.
«Nous sommes jusqu’à présent en désaccord avec le maire El hadj Koumba Sékou Magassouba. Hier vendredi 19 mars, nous avons fait un tête-à-tête avec les autorités communales pour la fixation du prix pain. Avant, c’était à 2 000, mais compte tenu de la cherté de la farine à l’international et notre pays a ressenti cela. Avant un sac était vendu à 180.000 GNF et actuellement le sac a grimpé à plus de 340.000 GNF. Depuis 2018, nous avons demandé à la mairie d’accepter qu’on augmente le prix à 3 000 et rehaussé le gramme, mais ça été refusé. Maintenant ce qui a été décidé, tout boulanger qui peut faire à 2 000 GNF est libre de le faire. Mais la grève continue», a laissé entendre le président préfectoral des boulangers Youssouf Ndiaye.
Ce manque de pain dans la ville de Siguiri n’est pas sans conséquences. Certains citoyens s’approvisionnent depuis Kankan. «Ça fait deux jours que je commande mes pains à Kankan. Les autorités n’ont qu’à appeler les boulangers pour négocier», plaide cette vendeuse de Sandwich, sous couvert d’anonymat.
Pour sa part, Mamady Condé, accuse le maire d’être responsable de cette crise. Pour ce parent d’élève, le maire devrait privilégier le dialogue. « Tout le monde sait que le sac de farine est monté d’un cran ».
Aminata Keita, commerçante au grand marché de Siguiri, interpelle les autorités de voir ce qui s’est passé dans d’autres pays à cause du pain.
«Le Soudan est un exemple palpable. tout un gouvernement a chuté à cause du pain. Donc les autorités n’ont qu’à prendre l’affaire au sérieux pour éviter le pire».
Billy Nankouman Keita, correspondant de Guinee360 à Siguiri