Les pluies qui se sont abattues à Conakry, dans la nuit du 17 au 18 mai 2019, ont fait 5 morts dans le quartier Dabondy dans la commune de Matoto. Le gouvernement a annoncé qu’en plus du plan d’urgence d’assainissement de la capitale, la mise en place d’un programme global d’assainissement du pays financé à hauteur de 100 millions d’euros qui devra permettre d’assurer la salubrité publique.
L’on se souvient du lancement de la campagne « Conakry ville propre», le samedi 30 juin 2018. Depuis, le gouvernement s’est toujours empressé de publier un communiqué interdisant la circulation dans Conakry chaque dernier samedi du mois entre 6h et 11h sous prétexte d’assainir la ville.
“Une operation tape à l’œil”
Près d’un an après son lancement, cette « vaste opération d’assainissement» devrait permettre débarrasser Conakry de ses immondices. Mais hélas! Les ordures ont résisté même devant l’implication de l’armée, de la police et de la gendarmerie. Pire, elles viennent de tuer 5 personnes à Dabondy.
En bon médecin après la mort, comme c’est toujours le cas en pareille situation, le gouvernement a annoncé une assistance aux sinistrés de Dabondy ainsi que la délimitation d’un périmètre de sécurité dans le quartier.
Pis encore, les autorités viennent d’annoncer un plan Marshall de 100 millions d’euros pour assainir Conakry. Mais l’on se souvient, de la même annonce qu’elles avaient faite après la mort de 8 autres guinéens suite à l’éboulement du dépotoir d’ordures à Dar-es-salam, dans la commune de Ratoma le 22 aout 2017.
Ce qui reste clair, ce drame vient ainsi de mettre à nu cette campagne «trompe-l’œil» du gouvernement plus apte à la démagogie qu’il en est incapable de faire face à l’insalubrité.
La réalité vient de démontrer que les ministres ont passé près d’un an à faire des «selfies déchets» au nom d’une prétendue campagne d’assainissement mensuel qu’à vraiment trouver des solutions pour dégager les ordures dans Conakry, classée parmi les villes les plus sales du monde.