Passionné par l’entrepreneuriat depuis son enfance, Mamadou Samba Baldé, également connu sous le nom de Koto Kembou, est un exemple vivant de détermination et d’innovation. À seulement 29 ans, titulaire d’un diplôme en économie et gestion de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, il s’est lancé avec succès dans la commercialisation du charbon de bois pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.
Mamadou Samba Baldé a fait face à un défi commun à de nombreux jeunes diplômés : le chômage. Après avoir décroché son baccalauréat en 2016, il a débarqué à Conakry avec des rêves et une détermination inébranlable.
Ce qui distingue Mamadou Samba, c’est sa perspective rafraîchissante sur les opportunités professionnelles. Contrairement à certains jeunes qui hésitent à embrasser certains métiers, il estime que toute activité honnête permettant de gagner dignement sa vie mérite d’être explorée. Né dans une famille modeste, il n’a jamais eu de réticences à accomplir des tâches traditionnellement associées aux femmes, démontrant ainsi sa flexibilité et son ouverture d’esprit.
Il a rapidement appris à travailler dur pour soutenir sa mère, qui est commerçante, ainsi que son père, qui est marchand. Selon ses propres explications, cela lui a permis de contribuer à sa propre scolarisation jusqu’à la fin de ses études. Au lieu de céder à la frustration de la recherche d’emploi infructueuse, il a choisi de créer sa propre opportunité en se lançant dans une série d’activités génératrices de revenus, notamment la conduite de moto-taxi, la vente de jus de gingembre (djindjan) et de l’oseille (bissap).
Rencontré par notre rédaction chez lui, dans le quartier de Kakimbo, situé dans la commune de Ratoma, Mamadou Samba Baldé a accepté de partager son expérience, en toute ouverture d’esprit : « Il y avait des amis d’enfance qui venaient souvent à Conakry pendant les vacances et qui me parlaient du coût de la vie élevé à Conakry. Cela signifiait que j’étais mentalement préparé, je savais à quoi m’attendre. Lorsque je suis parti pour Conakry, mon père m’a donné de l’argent pour mes études. Au lieu de dépenser cet argent en vêtements et autres choses, sachant que la vie étudiante est très difficile, avec des dépenses pour les brochures et le transport, j’ai décidé de prendre les devants. J’ai commencé par vendre du beurre de vache, car c’est un produit rare dans la capitale, que tout le monde n’a pas accès ici. J’ai commencé à informer les gens lors des cérémonies, j’ai vendu cela pendant ma première année, mais ce n’était pas facile, alors j’ai arrêté. Quelques jours plus tard, j’ai commencé à laver des motos et des voitures pendant mes jours de repos à l’université, ce qui m’a permis d’économiser un peu d’argent. En deuxième année, j’ai également commencé à travailler comme chauffeur de moto-taxi. J’ai économisé pendant quelques mois et j’ai pu acheter ma propre moto. Après avoir terminé mes études, j’ai frappé à de nombreuses portes sans succès, alors j’ai continué à faire des petits boulots ».
Lorsqu’on lui demande comment il est passé de la vente de jus de gingembre à celle du charbon de bois, Mamadou Samba explique avec enthousiasme : « Un jour, il y a eu une crise de charbon dans mon quartier. Toutes les femmes devaient se rendre ailleurs pour acheter du charbon. Je me suis dit : pourquoi ne pas vendre du charbon pour gagner de l’argent tout en aidant les femmes de ma communauté ? L’objectif initial n’était pas de continuer dans cette activité, mais les retours étaient encourageants, alors j’ai décidé de persévérer. J’ai étudié le marché, les prix, et j’ai ajusté ma stratégie en conséquence. Aujourd’hui, je vends un sac de charbon à 40 000 francs guinéens, parfois même moins. Il m’arrive de vendre jusqu’à 100 sacs par mois, ce qui me rapporte considérablement.»
Mamadou Samba Baldé, ou “Koto Kembou” comme on l’appelle affectueusement, a dû surmonter des obstacles tels que les critiques et les moqueries, car la vente de charbon était traditionnellement une activité pratiquée par les femmes. Cependant, ces défis n’ont fait que renforcer sa détermination à réussir et à prouver que n’importe qui peut réussir dans n’importe quelle entreprise, indépendamment des normes de genre.
Aujourd’hui, il est un modèle pour les jeunes guinéens confrontés au chômage et aux préjugés professionnels. Il conseille : « Il ne faut pas avoir honte de pratiquer un métier honnête. Les seuls métiers à éviter sont ceux qui sont illégaux ou contraires à l’éthique. Tous les autres sont valables. Fixez-vous des objectifs dans la vie, travaillez dur, et le succès viendra. »
Ce parcours de Mamadou Samba Baldé rappelle que la persévérance, la flexibilité et le désir de réussir peuvent surmonter les obstacles et ouvrir des portes vers un avenir meilleur. Son histoire est une source d’inspiration pour tous ceux qui aspirent à l’entrepreneuriat et à la réussite, quel que soit le chemin qu’ils choisissent de suivre.