Lors d’une rencontre avec les cadres du ministère de l’Élevage et les partenaires techniques le 13 avril dernier, le président Alpha Condé avait annoncé un projet de développement de l’aviculture pour un rendement total de près de 25 millions de poulets par an, avec une construction de 35 fermes dans le grand Conakry et la création de 24 mille emplois.
À l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire virtuelle de l’Union des Forces des Démocratiques de Guinée (UFDG) ce samedi 17 avril 2021, Cellou Dalein Diallo a apporté des piste de solutions.
Nous vous proposons de lire cet extrait.
« Aujourd’hui, il y a des centaines de Guinéens qui ont des fermes avicoles. Ils auraient pu accroître leur production. Mais ils se heurtent à des contraintes. Si vous vous voulez aider la Guinée ce n’est pas de créer des grosses entreprises qui se substituent aux citoyens, mais c’est d’aider les citoyens qui se sont engagés dans la filière et qui se sont investis beaucoup de travail et d’argent pour lever les contraintes de ses investisseurs guinéens. Il y a trois contraintes : il n’y a pas de fabrication industrielle d’aliment.
L’État aurait dû créer une industrie pour fabriquer les aliments pour que ces investisseurs-là et les fermiers puissent accéder à des aliments de qualités scientifiquement conçues pour les poulets. En ce moment, ils peuvent étendre leur ferme et produire davantage. Après les aliments, il y a les poussins. On peut organiser pour que l’État fasse en sorte que les poussins soient produits localement. En grande quantité dans le respect des normes.
Aujourd’hui, chaque fermier importe ses poussins d’Europe, pour qu’il ait un centre où vous venez acheter vos poussins. Et puis créer à côté peut-être une mission d’enquête. Mais ils n’en ont pas besoin. Ils ont déjà accumulé beaucoup d’expérience. Ce sont ces gens-là, qu’il faut aider. Au lieu de créer une entreprise d’État pour se substituer à eux. Il faut encourager le secteur privé à le faire. (…) En mettant en place des mécanismes qui permettent de les appuyer. Aujourd’hui, si l’État crée cette grosse entreprise qui va produire plus de 25 millions de poulets à supposer que ça marche, c’est une promesse d’Alpha Condé, ça peut être comme les autres.
Même dans cette hypothèse, ils vont mobiliser des ressources au prêt d’une banque internationale, ils vont créer cette entreprise pour compétir, qui sera subventionné nécessairement pour tuer ceux qui sont engagés dans la filière. Alors que la solution, c’est d’aider la filière à se développer en apportant ce qui manque au secteur privé et en essayant d’aider ce secteur privé à lever les contraintes qui bloquent l’expansion de fermes.
L’autre troisième contrainte, c’est le financement. Aujourd’hui, ils ont dit que la banque va donner de l’argent à la Guinée. Il fallait simplement mettre en place dans les banques de ligne de crédits destinés au secteur à la filière, pour que les gens puissent accéder aux crédits. Procéder à l’extension de leur ferme», suggère l’ancien Premier ministre.