Poursuivi pour diffamation par voix de presse devant le tribunal de première instance de Mafenco par le ministre conseiller à la présidence, le journaliste Almamy Kala Conté a comparu ce lundi 18 mars.
Dans un article publié sur un média en ligne, le journaliste a dévoilé un détournement de 11 miliards de franc guinéen, quand Kiridi Bangoura, actuel ministre conseiller à la présidence, était ministre par intérim de l’Agriculture.
Lors de sa comparution ce lundi, il a été demandé au prévenu d’exiber les preuves de sa diffamation faite à l’endroit du ministre Kiridi Bangoura, chose qu’il n’a pas pu faire, selon le ministère public.
Au cours des réquisitions, le ministère public, usant des articles 108 et 109, portant sur la liberté de presse, a plaidé que le journaliste soit retenu dans le lien de culpabilité, avec 3.000.000 de franc guinéen comme amande, soutient Joséphine Tinkiano.
Les avocats de la partie civile ont soutenu sans répit que Almamy Kala Conté est responsable des faits. Ils ont de surcroit souhaité que le droit soit dit, en le retenant dans le lien de la culpabilité pour diffamation par voix de presse, affirme Me Ousmane Simakan.
Procès de David contre Goliath
C’est la version de la défense. Pour elle, il y a juste un acharnement contre Almamy Kala Conté. Les avocats ont alors plaidé non coupable et ils ont demandé à ce que leur client soit simplement libéré.
Conformément à la loi sur la liberté de la presse, la défense a demandé que le procès soit juste et équitable. Selon ces avocats, le prévenu n’a fait que rendre compte de ce qu’il a vecu. Vouloir le punir pour ça, c’est la liberté de la presse qui est attaquée dans son cœur, regrette Me Salif Béavogui.
«C’est un musellement de la presse», soutient l’autre avocat du journaliste Almamy Kala Conté. Me Thierno Souleymane Barry affirme qu’il y a une sorte de procès d’intention et un acharnement contre le prévenu.
La délibération est attendue le jeudi 21 mars 2019, par la juge Me Djenabou Donghol Diallo.