Les forces vives de Guinée ont appelé à manifester ce mercredi 17 mai 2023 à travers le grand Conakry. Pour assurer le maintien d’ordre, le gouvernement guinéen a réquisitionnée l’armée. C’est cette mesure que les acteurs sociopolitiques membres des FVG, ont dénoncée ce matin.
Selon les FVG, à la suite d’une réunion tenue à la Primature, avant-hier lundi 15 mai, regroupant des membres du CNRD et du gouvernement, la décision a été prise de déployer l’armée sur tout le territoire national pour 72 heures sur instruction du chef suprême des armées, le Colonel Mamadi Doumbouya « à l’effet d’empêcher tout regroupement et réprimer dans le sang les manifestations des citoyens opposés à la gestion solitaire de la Transition… L’instruction a donc été donnée de transformer le Grand Conakry et certaines villes en un champ de guerre où la force des armes imposera sa loi, quitte à généraliser les tueries de masse et la destruction des biens publics et privés ».
C’est ainsi, poursuivent les forces vives « des unités de la Brigade Anti Criminalité (BAC), de la Brigade de Recherche et d’Interpellation (BRI), du Groupement des Forces d’Intervention Rapide (GFIR), de la Brigade de Répression contre le Banditisme (BRB) appuyées par des militaires lourdement armés du Groupement d’Intervention Rapide (GIR) du camp Kwame Nkrumah et le Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées (BATA) du camp Alpha Yaya Diallo ont pris d’assaut la route le prince et l’autoroute Fidel Castro accompagnées de personnes habillées en tenues civiles».
Dans un communiqué lu hier mardi sur les médias d’Etat, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, a accusé les FVG de rendre le pays «ingouvernable» en appelant à des manifestations qu’elles n’encadrent pas.
Pour les FVG, c’est après « son échec » face au FNDC, que le ministre Mory Condé menace aussi de retirer les agréments des partis politiques qui appellent à manifester. «Comment peut-on encadrer une manifestation que les forces de sécurité empêchent ?», s’interrogent les membres des forces vives, tout en appelant “les militants pro-démocraties” à se mobiliser et se tenir prêts à empêcher par tous les moyens légaux « cette autre tentative d’assassinat de la démocratie qui conduira notre pays inéluctablement vers le chaos».
À l’Armée, la Police et la Gendarmerie, les FVG les appellent à assumer leur devoir républicain en refusant d’obéir à des «ordres illégaux».
«Refusez d’être l’instrument meurtrier du CNRD. Ne soyez la main qui tuera l’espoir de vos enfants. Assumez la responsabilité devant l’histoire en refusant de soutenir la tyrannie. Le comité d’organisation salue la détermination des citoyens pro-démocraties à participer à cette marche pacifique dans le strict respect du guide du manifestant».
Par ailleurs, les FVG rappellent à l’opinion publique nationale et internationale que toutes ses actions «s’inscrivent dans une démarche républicaine » et que sa manifestation est « pacifique ». Pour elles, toutes les éventuelles dérives sécuritaires qui seront constatées « seront le fait des FDS, du Gouvernement et des anti-manifestants que le CNRD a mobilisé à l’occasion de cette journée de protestations citoyennes ».