Il était incarcéré et en détention provisoire pour “homicide volontaire” depuis un an et demi. Le rappeur MHD a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a-t-on appris ce jeudi 16 juillet de sources concordantes. Après une ordonnance de libération prise il y a dix jours par un juge, le parquet de Paris avait fait appel. Mais l’interprète de “19″ est désormais sorti de prison.
Une source proche du dossier a indiqué à l’AFP que le mandat de dépôt du musicien expirait jeudi, et son avocate Me Elise Arfi a confirmé à l’AFP qu’il avait été libéré en milieu de journée. Il pourrait toutefois retourner en détention prochainement, si la cour d’appel de Paris infirme le 23 juillet une ordonnance de non-prolongation de sa détention provisoire.
Inventeur auto-proclamé de l’“afro-trap”, mélange de rap et de musiques africaines, connu notamment pour un tube à la gloire du PSG, MHD était en détention provisoire depuis le 17 janvier 2019, mis en examen pour “homicide volontaire” dans une affaire de règlement de comptes supposé entre groupes rivaux dans le nord-est de Paris.
Rixe mortelle en 2018
Mardi 7 juillet, un juge des libertés et de la détention (JLD) avait examiné la prolongation de cette détention provisoire et rendu une ordonnance de remise en liberté sous contrôle judiciaire, allant à l’encontre des réquisitions du parquet. Le parquet avait fait appel de cette décision le lendemain.
Début avril, la cour d’appel avait maintenu en détention MHD, testé positif au coronavirus, infirmant une décision de remise en liberté d’office prise par la juge d’instruction.
Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018, Loïc K., 23 ans, avait été renversé par une voiture, passé à tabac et blessé à l’arme blanche dans le Xe arrondissement de la capitale, lors d’un règlement de comptes entre bandes rivales des Xe et XIXe arrondissements.
Une dizaine de personnes se sont acharnées sur lui, une scène filmée d’une fenêtre par un témoin. La victime était très rapidement morte de ses blessures.
Au moins trois témoins disent avoir identifié formellement MHD, selon des éléments de l’enquête dont l’AFP a eu connaissance. L’intéressé conteste lui toute participation aux faits.
A ce jour, une dizaine d’hommes sont mis en examen, mais deux personnes importantes du dossier se distinguent par leur absence: un homme dont les empreintes génétiques sont présentes sur un couteau taché de sang récupéré sur les lieux du meurtre, et le principal témoin ayant reconnu dès le départ MHD parmi les agresseurs, qui fait défaut à chacune des confrontations demandées par le rappeur.
Source : HuffPost