Comme nous vous l’annoncions précédemment, Conakry est le théâtre d’affrontements depuis hier, lundi 14 octobre 2019, entre forces de l’ordre et manifestants. Des manifestations qui se sont soldées par la mort de 4 personnes selon le Front national pour la Défense de la Constitution (FNDC) et 2 morts dont un gendarme d’après le Gouvernement.
À travers son Bureau Régional basé à Dakar, l’Ong de défense des droits Humains, Amnesty International condamne les violences meurtrières et exige une enquête indépendante.
“L’usage généralisé de gaz lacrymogène et de balles réelles lors des affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité à Conakry a fait au moins quatre morts et plusieurs blessés d’après les groupes de défense des droits humains qui ont assisté aux manifestations. Les forces de sécurité doivent s’abstenir de recourir à une force excessive et meurtrière. Les autorités ont signalé au moins deux morts, dont un gendarme, dans la ville centrale de Mamou. Le recours à la force meurtrière contre des manifestants et des passants et l’arrestation des organisateurs de la manifestation constituent une tentative honteuse des autorités guinéennes d’étouffer la dissidence par tous les moyens nécessaires. Ces actes doivent faire l’objet d’une enquête indépendante et les auteurs présumés doivent être traduits en justice dans le cadre de procès équitables.
Dans un climat politique déjà tendu, les assassinats d’aujourd’hui et les arrestations arbitraires d’au moins 14 personnes au cours du week-end ne font qu’alimenter le feu dans un pays où plus de 100 personnes sont mortes lors des manifestations ces 10 dernières années.
Compte tenu de ce bilan catastrophique, les autorités doivent prendre des mesures immédiates pour briser le cycle de la violence avant qu’elle ne devienne incontrôlable.
Ils devraient commencer par veiller à ce que les personnes arrêtées arbitrairement pour avoir organisé les manifestations soient libérées immédiatement et sans condition, et à prendre tous les moyens nécessaires pour faciliter les manifestations pacifiques et faire en sorte que les personnes puissent exprimer pacifiquement sans craindre de représailles.” À déclaré François Patuel, Chercheur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest.