Avant d’entamer son discours, la présidente de la HAC a exprimé sa compassion en faisant observer une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes des violences dans le pays.
“Nous avons tenu à ce que nous ayons cette rencontre pour échanger ensemble sur la situation sociopolitique actuelle de la Guinée et en particulier sur le rôle des médias dans ce contexte. Nous vivons en effet depuis plusieurs semaines une situation de tensions marquée par la grève des enseignants, des manifestations politiques, des violences dans certaines parties de la capitale et même à l’intérieur du pays”, a-t-elle souligné.
Martine Condé a rappelé que le contexte de crises oblige les professionnels des médias à plus de responsabilité. “Car, dit-elle, votre rôle est essentiel dans le renforcement de la démocratie, la préservation de la paix et de la stabilité dans le pays. La Loi sur la liberté de la presse vous donne le droit de permettre à tous les courants de pensée et d’opinion de s’exprimer. C’est normal dans une société démocratique. Cependant, cela doit se faire avec responsabilité et esprit patriotique”.
Citant l’article 30, alinéas 2 et 3, Martine Condé a précisé qu’aucun médias privé ou communautaire ne doit s’identifier directement ou indirectement à un parti politique, à une ethnie ou à une religion. Même si beaucoup des médias assurent une couverture équilibrée et responsable des évènements qui se produisent, la présidente regrette, toutefois, qu’il y en a qui ont un traitement tendancieux de l’information: “Il y a assez de dérapages que nous constatons dans certains contenus. Cette façon de faire dessert avant tout la cause des médias et la liberté de la presse. Cela doit changer”.
Elle a conclu en exhortant aux associations de presse à agir comme des organes d’autorégulation: “Notre souhait est que vous exerciez ce pouvoir au service de la consolidation de la paix, de la démocratie, du renforcement de l’État de droit et du développement socioéconomique de la Guinée. Il nous faut être beaucoup colis sérieux dans ce travail. Nous pouvons le faire et nous devons le faire”.