Sorro est un secteur situé dans la sous-préfecture de Kassa, (îles de Loss). Pour une première fois, cette zone bénéficie d’une école primaire de six (6) classes, grâce à une association mise en place par un fils de la localité pour la cause.
Les élèves de la localité de Sorro font environ 4 kilomètres à pied pour Kassa-centre, où ils suivent les cours. Là également, ils apprennent dans des salles de classe archi comble (160 élèves par salle), et dans des bâtiments construits depuis 1938.
L’association Abou Sorro, “Une école pour l’île de Kassa”, a décidé de faire le calvaire de ces jeunes un souvenir. C’est pourquoi il est porteur de ce projet pour sortir la zone de ce manque remarquable d’infrastructures scolaires.
Au total, il y a six (6) salles de classes, une Direction, une bibliothèque, deux (2) blocs de latrines et une cantine. La réalisation est en cours dans le village de Mangué, secteur de Sorro.
Elève de la 9e année, Alia Sidibé a affiché sa joie quand il voit une telle réalisation dans sa localité pour la première fois.
« La construction de cette école me fait plaisir, cela va changer beaucoup de choses pour moi. Parce que nous parcourons plusieurs kilomètres d’ici à Kassa. Je remercie les donateurs», se réjouit-il.
Un représentant des parents d’élèves a aussi affirmé que ce geste est un ouf de soulagement. «Nous sommes contents pour la construction de cette école, si nos enfants parcouraient des kilomètres pour aller jusqu’à Kassa, je pense qu’après la construction de ces établissements, leurs calvaires prendront fin», exprime Mohamed Lamine Yattara. Il affirme que les parents d’élèves participent activement à la réalisation de ce projet, ceci en transportant du sable, des graviers et l’eau.
Depuis la pose de la première pierre de cette infrastructure le 02 mai 2018, les avancées ne sont pas salutaires apparemment. Les donateurs ont tapé à plusieurs portes ministérielles pour des accompagnements mais en vain. Le ministère de l’éducation nationale surtout ne semble pas préoccupé par les conditions dans lesquelles les élèves étudient dans les îles en général, et à Sorro en particulier.
«On n’a pas le fonds nécessaire pour finir la structure scolaire. Il n’y a pas un intérêt personnel à la clé, il n’y a que l’intérêt éducatif de nos enfants. Il faudrait que l’Etat guinéen nous aide, l’éducation c’est la base de tout», a interpellé le président de l’association “Abou Sorro, Une école pour l’île de Kassa”, Didier Castagno.
Abou Samaké, le président d’honneur de l’association a reconnu que, «quoi qu’on fasse, nous sommes sous couvert de l’administration. Moi j’adresse mon appel directement au président de la République et à son gouvernement de se tourner d’avantage vers les îles. Oui, ils ont beaucoup fait, mais quand vous regardez le mode vie des insulaires, franchement, les îles de Los constituent une poche de pauvreté. Au ministère de l’éducation d’inscrire les îles de Los dans leur programme de construction des écoles (…), plaide-t-il.
Avec ces conditions, l’on ne pourrait guère s’attendre à de nombreux jeunes étudiants dans la zone de Sorro, à plus forte raison des diplômés, parce que beaucoup d’entre eux démissionnent à mi-chemin, témoigne Lansana Kassa Soumah, Sous-préfet de Kassa.
L’école de Kassa-centre a toujours connu un surpeuplement, «depuis notre temps», rappelle le sous-préfet. Construire une infrastructure favorisait le désengorgement des salles de classe dans sa sous-préfecture, soutient-t-il.
«C’est des choses que nous saluons et que nous allons vraiment appuyer», promet le sous-préfet.