L’assemblée générale extraordinaire de la fédération guinéenne de football, sous l’égide du CONOR, s’est tenue ce samedi dans un réceptif hôtelier de la capitale guinéenne. Sans surprise, une grande majorité des membres statutaires a rejeté le nouveau projet de statuts soumis pour approbation. Les intéressés évoquent un manque de considération de leur avis de la part du CONOR dans ce processus et jugent plusieurs articles conflictuels…
Ce samedi, l’hôtel Onomo a servi de cadre à l’assemblée générale extraordinaire de la Fédération Guinéenne de Football. Une séance de travail, durant laquelle, le nouveau projet de statuts proposé par le comité de normalisation de l’institution, devait faire l’objet d’une approbation des membres statutaires.
Comme pressenti, 47 (majorité) des 60 membres statutaires ont votés contre ces nouvelles propositions. Une position que Dr Minkailou Sampou, patron du Wakriya AC, a tenu à justifier : « Depuis plusieurs mois, nous travaillons en concertation avec les membres du CONOR et avec une mission conjointe de la CAF et de la FIFA qui a séjourné ici, il y a eu des propositions d’amendements par rapport au projet des statuts qui nous a été soumis par le CONOR. Malheureusement, aucune proposition de ces membres statutaires n’a été prise en compte », explique l’intéressé.
Dans le fond, M. Sampou trouve la nouvelle réforme qui préconise les candidatures par liste au détriment de celles par poste, très inquiétante :
« Dans les statuts qui sont en vigueur, l’élection se faisait par poste. C’est-à-dire, s’il y a plusieurs candidats qui postulent pour la présidence, le candidat qui a la majorité à l’issue du vote passe. Mais le projet des statuts qu’on nous propose dit que le vote doit se faire maintenant par liste. Et connaissant bien notre pays, il y a des risques de copinage, de communautarisme, au cas où on glissait dans ce système-là. Ensuite, les Ligues régionales qui sont actuellement au nombre de 16 sur 65, si je ne me trompe, le projet des statuts les exclut automatiquement. Il y a un autre article qui parle de 30% de personnes ressources (au sein du Bureau exécutif de la FGF, ndlr). Est-ce qu’il y a des personnes qui sont mieux indiquées que les acteurs du football pour gérer le football ? »
Plus loin, il évoque un autre point relatif à la représentativité du genre féminin :
« L’autre point de divergence, c’est qu’on demande 30% au minimum de femmes. Nous sommes tous pour la parité, nous sommes tous pour la promotion du genre. Mais il faut aller comme il le dit, step by step. Actuellement, je ne pense même pas si nous avons cinq femmes responsables ou dirigeants des différents clubs. Et il y a un autre article où le bât blesse. En matière d’organisation, c’est connu de tout le monde, quand le président n’est pas là, c’est le vice-président qui le remplace par ordre de préséance. Mais quand on vous dit que parmi les vice-présidents c’est le plus âgé qui doit remplacer le président, ça prête souvent à confusion. Donc, je pense que tous les ingrédients étaient réunis aujourd’hui pour ne pas que ces statuts-là passent », confie-t-il.
Même si la FIFA et la CAF ont exprimé leur soutien à ces nouvelles propositions, il reste évident que ce rejet des membres statutaires constitue un frein non négligeable à la bonne marche du processus de normalisation en cours à la fédération guinéenne de football.
Dossier à suivre…