L’ancien représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, s’est prononcé sur la conduite des transitions dans la sous-région par les militaires. Sur la situation au Burkina Faso, au Mali et en Guinée, le diplomate algérien signalé le manque de volonté pour les putschistes de céder le pouvoir aux civils.
Sur la situation en Guinée, sous une transition dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya, Saïd Djinnit a affirmé qu’il n’y a pas de visibilité quant à la transition ? Il n’y a pas ‘’non plus’’ de feuille de route, à l’en croire.
L’équipe au pouvoir semble vouloir se pérenniser. Ce régime militaire est une mauvaise solution à un vrai problème. Pour moi, la transition doit être la plus courte possible (…)»
Après avoir renversé le pouvoir d’Alpha Condé, le CNRD a exposé sa ‘’volonté’’ de procéder à une refondation de l’Etat. Au fil du temps, la junte a estimé que cela nécessite une bonne durée de la transition.
«Je n’accepte pas cet argument. Pourquoi ce travail ne pourrait pas être fait par un président élu ? Ce n’est pas la vocation de l’armée de traiter ces questions éminemment politiques. C’est aux partis, à la société civile, d’activer ce genre de réformes. Le cas contraire revient à prendre la démocratie en otage», a répondu l’ancien facilitateur du dialogue inter-guinéen en 2013.
Faut-il nécessairement un médiateur pour le dialogue en Guinée?
Mohamed Ibn Chambas a été choisi par le CEDEAO, pour diriger la médiation en vue d’instaurer le dialogue en Guinée. Mais le CNRD a rejeté le choix. Une demande a été faite également dans ce sens par les leaders politiques, qui est restée toujours sans suites. D’après le diplomate algérien, à défaut d’avoir un consensus sur un médiateur national, il est important de «trouver une personnalité qui bénéficie de la confiance des deux camps. Si l’opposition guinéenne insiste sur la nomination d’un facilitateur, c’est que le risque de manifestations est réel, et les élections sont toujours accompagnées de violence en Guinée», a dit monsieur Djinnit au cours d’un entretien accordé à nos confrères du quotidien Jeune Afrique.