Le député Mamadou Bah Baadiko s’est exprimé ce mercredi 08 juillet 2020 sur la situation sociopolitique de la Guinée.
D’abord sur les deux mois d’intenses activités à l’Assemblée nationale guinéenne, Baadiko dresse un bilan mitigé.
Un bilan qui selon lui, est la conséquence d’un parlement monocolore, occasionné par l’absence des principaux leaders de l’opposition qui ont boycotté les dernières élections législatives du 22 mars.
«Aujourd’hui par la faute de l’opposition qui a été piégé, qui a boycotté les élections, on se retrouve seuls dans cette Assemblée à tenir tête au pouvoir du Rpg arc-en-ciel et ses alliés. C’est ce qui éclate au grand jour. C’est une Assemblée monocolore où le gouvernement peut faire voter n’importe quoi puisqu’on les a laisser faire», fait remarquer le parlementaire
De la loi portant sur le fonctionnement de la HAC, à celle portant sur le projet Simandou en passant par le conseil économique social, environnemental et culturel le président de l’UFD dénonce un manque de transparence dans la signature des contrats.
«Que ça soit la Haute Autorité de la Communication, le Conseil Économique et Social ou la cour constitutionnelle, tous ces organes sont devenus des appendices du pouvoir. Puisque c’est le président qui nomme tout le monde et qui contrôle ces institutions budgetivores qui ne servent à rien au bonheur de la population et au développement du pays. C’est ça la terrible réalité».
Au cours d’une plénière à l’Assemblée nationale, Baadiko a été empêché par le président Amadou Damaro Camara de prendre la parole pour démontrer ce qu’il appelle d’une grosse arnaque dans laquelle la Guinée était en train de s’embarquer dans le projet d’exploitation minière de Simandou.
L’opposant fustige l’absence d’un débat sérieux au sein du parlement et qualifie cette attitude d’un déficit démocratique.
«Dès que j’ai voulu prendre la parole il m’a arrêté pour dire que je ne pouvais que poser des questions. Et quand vous posez des questions on vous répond n’importe comment. Malheureusement, la Guinée a un déficit démocratique énorme, y en a qui pensent que l’Assemblée c’est comme la cour d’un chef du village où vous ne devez dire que ce qui plaît au chef ».