Après l’annonce de la reprise des manifestations de rue par les Forces vives de Guinée, le Haut commandement de la gendarmerie nationale et la Direction générale de la police nationale menacent de sévir contre ce qu’il qualifie de “violence sur la route Leprince”.
Les autorités sécuritaires accusent “des jeunes gens violents” d’ériger des barricades à certains endroits de la route Le Prince pour s’attaquer aux paisibles citoyens et aux forces de l’ordre. “Les auteurs de ces actes seront traqués, interpellés et déférés devant les autorités judiciaires compétentes”, préviennent les autorités.
Alors que certains y voient une menace contre les Forces vives, le secrétaire exécutif du Conseil national des organisations de société civile guinéenne (CNOSCG) salue la décision des autorités sécuritaires. «L’Axe devient de plus en plus une zone à risque, une zone où chaque fois qu’il y a manifestation, les citoyens sont en danger. Quelque soit les mesures, l’État doit les prendre pour faire en sorte que les autres citoyens qui y vivent qui ne sont pas mêlés à ces troubles puissent être protégés parce que c’est leur obligation. Les manifestations deviennent récurrentes et n’aboutissent à rien avec zéro résultat depuis près de 12 ans », fustige Ange Gabriel Haba.
À l’en croire, la démarche des Forces vives de Guinée n’est pas cohérente, car seul un cadre de dialogue pourrait sortir le pays de la crise actuelle. « Si c’est vrai que nous avons tous le même agenda pour la prospérité de ce pays, la meilleure solution est de s’asseoir avec les autres guinéens autour de la table, discuter pour trouver des approches plus acceptables qui préservent la vie des citoyens et privilégient l’intérêt général de tous les Guinéens sans exception ».
Et d’ajouter : « J’estime que nous devons mettre ce genre de pratique derrière nous parce que c’est le bas peuple qui paie le prix et c’est une minorité qui continue à s’octroyer des avantages au détriment de l’intérêt général. Ceux qui s’appellent forces vives, qui continuent à mépriser d’autres partis politiques et organisations de la société civile comme si ceux-ci n’avaient pas le droit de discuter autour d’une même table qu’eux. Ils se croient plus Guinéens que d’autres, ils veulent un dialogue exclusif et c’est déplorable parce que nous sommes dans une transition de réforme pour la démocratie et un état de droit. On ne doit pas avoir un langage méprisant pour d’autres Guinéens qui se battent aussi pour la paix dans ce pays. Nous ne sommes pas en compétition électorale, tous les partis politiques sont égaux, aucun parti ne doit être privilégié au détriment de l’autre».
Les FVG appellent à une série des manifestations les 10, 11, 17, 18, 24 et 25 mai dans le Grand Conakry. L’objectif c’est d’exiger notamment l’ouverture d’un dialogue franc sous la médiation de la Cedeao, l’arrêt du harcèlement judiciaire contre les leaders politiques et l’allocation libération des détenus politiques.
Pour l’heure, aucune perspective d’annulation ou de report des manifestations n’est envisagée par les Forces vives qui, d’ailleurs, ont refusé de répondre à l’invitation des religieux, ce lundi 8 mai.