L’ancien locataire du palais Sékhoutoureyah et 26 anciens cadres de sous son régime poursuivis pour des crimes de sang, par le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry. Cet acte de Alphonse Charles Wright est interprété diversement en Guinée, où d’aucuns estiment qu’il s’agit d’une ‘’chasse’’ lancée contre les membres du gouvernement déchu.
Dans un document de 20 pages, le procureur général près la cour d’appel de Conakry, a donné les détails sur les faits pour lesquels, l’ancien président et compagnie, sont poursuivis pour crimes de sang. Dans ledit document, monsieur Charles Wright a fait savoir que dans leur plainte, les avocats du FNDC ont mentionné ceci :
«Monsieur Alpha Condé, ex-chef de l’Etat et certains membres de son gouvernement, ainsi que ses hauts cadres, se seraient ouvertement engagés dans un projet de troisième mandat aux conséquences aussi néfastes qu’imprévisibles en violation flagrante de la constitution. Que des indicateurs bien identifiés permettent de repérer les germes de la violence déjà installées par les forces de défense et de sécurité (gendarmes et policiers), qui auraient bénéficié d’une impunité totale en complicité avec les tenants du pouvoir de Conakry, d’alors. Qu’il en est ainsi des propos belliqueux tenus par l’ancien président de la république Monsieur Alpha Condé au siège du parti Rpg Arc-en-ciel le 24 mars 2019 appelant explicitement ses propres populations à l’affrontement. Que de tels propos indignes de la fonction présidentielle, avaient fortement questionné son rôle de garant de la constitution et de protection de la paix sociale. Que son ministre de la sécurité et de la protection civile Alpha Ibrahima, Keira, s’est illustré en adoptant un registre tout aussi guerrier au siège du Rpg Arc-en-ciel.»
Ils ont aussi indiqué que l’ancien premier ministre, Docteur Ibrahima Kassory Fofana, Naby Youssouf Kiridi Bangoura, ex-secrétaire général à la présidence, Tibou Camara, ex-conseiller spécial d’Alpha Condé, Baïdy ARIBOT, ex-deuxième vice-gouverneur de
la Banque Centrale de la République de Guinée, Aboubacar Sylla, ex-ministre de l’enseignement supérieur et porte-parole du gouvernement d’alors, Amara Somparé ex-ministre de la communication, Mohamed Lamine Bangoura, ex-président de la Cour
Constitutionnelle, sont cités dans la plainte pour d’une part, «avoir planifié la tenue du double scrutin», et l’autre part, «en avoir organisé la fraude en sachant que des crimes et des violences seraient commis contre les citoyens.»
Suite à ces dénonciations faites par les avocats, le parquet dit «exiger» de ces derniers, des preuves matérielles et des indices concordants visant à étayer les crimes de sang ou exactions dénoncées dans leur courrier international. C’est ainsi, précise le parquet le 14 avril 2022, un premier lot de preuves.
Ces preuves, selon le parquet, sont contenues «dans deux (02) clefs USB de 16 GB chacune qui méritent une suite judiciaire dans le but de faire la lumière et toute la lumière sur ces crimes de sang et d’atteintes graves aux droits humains. Il ressort des images et vidéos que plusieurs manifestations de rues au cours desquelles des édifices privés et publics notamment les services de police ou de la gendarmerie ont été vandalisés et les armes emportées. Il ressort également que certains agents des forces de défense et de sécurité ont fait l’objet d’attaque à mains armées et de perte en vie humaine. Il ressort en outre que les journalistes ou hommes de médias ont été dans l’exercice de leur fonction, font l’objet d’atteinte grave à leur intégrité physique et psychique par la dépossession de leurs matériels de travail.»
Reste à savoir maintenant, à quand la comparution de l’ancien président Alpha Condé et les anciens dignitaires de son régime, pour répondre aux faits qu’on leur reproche.