Thierno Mamadou Diallo, marchand de profession, fait partie des victimes des massacres du 28 septembre, qui ont témoignées à la barre du tribunal de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry ce mercredi. Contrairement à certains de ses prédécesseurs, la victime dit n’avoir pas pu identifier les corps de l’armée qui étaient présents au stade.
Dans ses explications, Thierno Mamadou déclare avoir été victime «des coups et blessures» suite à des «tortures subies» entre l’esplanade du stade et l’escadron mobile de Hamdallaye, où il a fait 24 heures de détention.
« Quand les tirs ont commencé au niveau du stade, nous avons tenté de nous échapper. C’est en ce moment que j’ai vu le véhicule de la croix rouge, j’ai tenté d’aller là-bas. Les militaires nous ont pris, ils m’ont mis dans leur pick-up, nous sommes restés un peu longtemps à la devanture du stade, ils ont ramassé d’autres personnes, le pick-up était plein maintenant, entre temps ils nous torturaient, ils nous ont amené à l’escadron mobile de Hamdallaye c’est là-bas on a été emprisonné. J’ai été victime des coups et blessures, on m’a donné un coup de fusil à la rentrée de l’escadron de Hamdallaye au niveau de mon genou. Il y avait une autre façon de torturer. Ils m’ont fouillé, m’ont retiré tout ce qui était dans mes poches heureusement, Dieu a fait qu’ils n’ont pas pu m’enlever mon téléphone. J’ai appelé un de mes frères pour lui expliquer ce qui s’est passé et où nous sommes. Le lendemain la famille s’est mobilisée, elle venue payer de l’argent pour ma libération », a-t-il témoigné.
Après sa libération, Thierno Mamadou Diallo a cherché à quitter le pays car dit-il, sa vie n’était pas en sécurité.
« Quand je suis sortie là-bas, il s’est trouvé que mon image avait fait le tour du monde, feu Thierno Maadjou Sow de l’OGDH m’a appelé pour me dire d’être prudent parce que je suis recherché. C’est ainsi que je me suis débrouillé pour sortir du pays. Je suis allé me réfugier dans un pays voisin, parce que ma vie était en danger ».