Du rond-point du port autonome de Conakry au ministère de la Justice, via le ministère des affaires étrangères, les journalistes ont mené une marche pacifique pour manifester leurs mécontentements suite à l’arrestation et la détention de Lansana Camara, administrateur du site Conakrylive.info,en prison il y a une semaine.
Les uns tenaient une banderole et les autres, les papiers sur lesquels on pouvait lire “Libérez, Lansana Camara!”. Ils se sont dirigés vers le ministère des affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger et/où ils ont tenu un sit-in de quelques minutes,avant de rallier la chancellerie (Ministère de la Justice).
Ces hommes de médias, accompagnés par les patrons de presse et acteurs de la société civile, ont scandé “Mamady Touré, en prison! Ministre prédateur, démissionnez! Plus jamais un journaliste en prison! Justice, zéro ! Ou encore, honte aux magistrats gelés et corrompus!», durant tout le long de leur marche pacifique.
Devant le ministère de la Justice, ils ont exhibé leurs colères dans un discours. Dans ce écrit, ils ont rappelé les précédents cas de tueries, de violences et de disparition dont certains journalistes ont été victimes. Les marcheurs ont interpellé le ministre de la Justice et Garde des Sceaux afin que justice soit rendue sur ces cas.
«Tout ce spectacle malheureux se passe dans un pays où les délits sont dépénalisés par la loi organique L002 sur la liberté de la presse et de l’expression du 22 juin 2010. Cette avancée démocratique acquise à la suite d’une longue lutte, est en train de fondre comme du beurre au soleil», dénoncent-ils.
Cette marche de colère des médias guinéens est organisée pour dire non aux violations et persécutions contre les journalistes,contre la liberté d’expression, mais aussi contre l’État de droit et la démocratie, ont crié les journalistes.
«Notre Justice, malheureusement est apte à rendre justice pour les autres, les hauts cadres, les hommes d’affaires, les ministres de la République,en condamnant les journalistes, mais jamais le contraire(…)», regrettent ces hommes de médias.
Ils ont annoncé au ministre de la Justice qu’à partir de cette marche de colère, les journalistes guinéens ont décidé de prendre leur destin en mai ,pour empêcher toute volonté d’étouffement de la liberté de la presse et d’expression consacrée par la Constitution de notre pays.
Ceci dit, les hommes de médias ne comptent pas se limiter à cette marche. Ils feront la synergie des radios ce mercredi 3 avril et le jour suivant (jeudi), une journée sans presse.