La commission de médiation conjointe de l’Inspection générale du travail et celle de l’administration publique n’arrive à mettre d’accord le gouvernement et le syndicat sur la date du concours.
Les parties prenantes aux négociations tripartites gouvernement, patronat et syndicat n’arrivent pas à s’accorder sur la date à laquelle doit se tenir le concours de recrutement des enseignants contractuels communaux.
La médiation conjointe de l’Inspection générale du travail et l’Inspection de l’administration publique propose les dates du 24, 25 et 26 novembre prochain pour la tenue simultanée du concours dans les 33 préfectures du pays. Le mouvement syndical se dit favorable.
‘Nous, nous avons accepté pour l’intérêt de la population guinéenne et des enfants. Mais, le gouvernement est toujours resté sur la date du 16 décembre, ce qui a emmené la médiation à la suspension de la séance d’aujourd’hui en attendant que le gouvernement revienne à la raison pour accepter d’organiser ce concours au mois de novembre afin de permettre cette fois-ci d’engager nos camarades qui ont souffert depuis des années”, a déclaré Abdoulaye Barry, président de la commission des négociations du syndicat.
Par contre, le gouvernement rejette la proposition de la médiation sous prétexte que la première opération de recensement avait relevé des “incohérences”.
« Lorsque ce processus a été lancé, le premier problème auquel nous sommes confrontés, nous nous sommes retrouvés avec 18 mille enseignants au-lieu de 10 mille enseignants. Et l’autre problème, au niveau de la fonction publique, nous avons 89500 fonctionnaires dont 37 mille sont au niveau de l’enseignement pré-universitaire. Maintenant, si nous revenons un peu en arrière, entre 2012 et 2022, le besoin qui s’était posé au niveau du système éducatif, était de 14 mille. Le président Alpha Condé a recruté 25 mille. Maintenant, il y a 37 mille qui sont payés au niveau du ministère et on veut nous faire croire qu’il y a un besoin de 18 mille. C’est deux choses, soit les 37 mille qui sont payés en tant que fonctionnaire ne travaillant pas pour le système éducatif ou la liste de 18 mille enseignants contractuels qu’on brandit n’existe pas. Pour régler définitivement le problème, une commission composée du ministère de l’Éducation, du MATD, le syndicat et l’inspection des finances a été mise en place pour aller sur le terrain et payer les gens. Quand ils sont allés sur le terrain, ils ont trouvé qu’il y avait un gonflement de chiffre. Quand ils sont revenus, je suis resté sur ma position. On ne peut pas avoir 37 mille fonctionnaires qui sont payés au ministère et avoir besoin de 18 mille enseignants, il faut décanter», soutient le ministre Mory Condé de l’Administration du territoire et de la décentralisation.
Le président de la commission des négociations du gouvernement, Aboubacar Kourouma renchérit : “C’est pour éviter qu’il y ait de l’injustice que nous nous sommes mis d’accord que cette fois-ci, nous allons identifier les contractuels communaux en situation des classes. Et nous allons sécuriser cette base des données en procédant à la biométrisation. (…) On est aussi d’accord pour mettre en place une commission technique tripartite. Cette commission va travailler et nous proposer un chronogramme sur la base de laquelle les différentes actions vont être déroulées. […] Tant que cette liste n’est pas épurée, n’est pas consensuelle, on l’aura fait que déplacé. C’est pour cela que cette fois-ci, on veut régler ce problème des contractuels une bonne fois pour toute.”
La rentrée des classes 2023-2024 est prévue le 4 octobre sauf décision contraire du Ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation (MEPU-A).
Le mouvement syndical de l’éducation menace de bouder les salles si le gouvernement ne satisfait pas ses revendications : le paiement de la totalité des arriérés de salaire et le recrutement des enseignants contractuels.