Le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé, a évoqué, ce lundi 28 août 2023, le cas des enseignants contractuels lors de son passage dans l’émission Mirador sur FIM FM.
Alors que ces contractuels exigent du gouvernement le paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire, le ministre explique ce qui a bloqué le processus au niveau des collectivités. D’après lui, sur une liste de 10 mille enseignants contractuels que le ministre de l’Enseignement pré-universitaire avait exprimé comme besoin, la commission mixte qui est descendue sur le terrain s’est retrouvée avec une liste de 18 mille enseignants.
Au-delà de ce problème de chiffre, Mory Condé indique qu’il y a au moins 37 mille enseignants qui sont payés par le canal du ministère de l’Enseignement pré-universitaire au compte de la Fonction publique. Une situation qui, selon le ministre, exige un travail de décantation avant de réenclencher la procédure de recrutement des enseignants contractuels comme l’exige le syndicat de l’éducation.
«Lorsque ce processus a été lancé, le premier problème auquel nous sommes confrontés, nous nous sommes retrouvés avec 18 mille enseignants au-lieu de 10 mille enseignants. Et l’autre problème, au niveau de la fonction publique, nous avons 89500 fonctionnaires dont 37 mille sont au niveau de l’enseignement pré-universitaire. Maintenant, si nous revenons un peu en arrière, entre 2012 et 2022, le besoin qui s’était posé au niveau du système éducatif, était de 14 mille. Le président Alpha Condé a recruté 25 mille. Maintenant, il y a 37 mille qui sont payés au niveau du ministère et on veut nous faire croire qu’il y a un besoin de 18 mille. C’est deux choses, soit les 37 mille qui sont payés en tant que fonctionnaire ne travaillant pas pour le système éducatif ou la liste de 18 mille enseignants contractuels qu’on brandit n’existe pas. Pour régler définitivement le problème, une commission composée du Ministère de l’éducation, du MATD, le syndicat et l’inspection des finances a été mise en place pour aller sur le terrain et payer les gens. Quand ils sont allés sur le terrain, ils ont trouvé qu’il y avait un gonflement de chiffre. Quand ils sont revenus, je suis resté sur ma position. On ne peut pas avoir 37 mille fonctionnaires qui sont payés au ministère et avoir besoin de 18 mille enseignants, il faut décanter», explique le ministre.
Pour aider les enseignants à entrer en possession de leur salaire, Mory Condé dit avoir envisagé une solution qui, malheureusement, n’a pas permis de résoudre définitivement la crise. Toutefois, il précise que la situation des enseignants contractuels n’est pas liée à un problème d’intégration à la fonction publique.
«J’ai demandé au ministre des Finances et celui du Budget d’accepter qu’on signe un communiqué conjoint pour demander à l’ANAFIC de donner de l’argent aux collectivités pour payer ces enseignants contractuels pour deux(2) mois. Sauf que ces deux mois de salaire c’étaient pour 10 mille personnes tel que validé par le Conseil des ministres. C’est l’argent-là qui a été destiné pour payer 1 mois. Quand il y a eu trop de bruit, le Premier ministre, nous a demandé de fermer les yeux pour payer deux mois, c’est ce qu’on a fait. La question des contractuels est régie par la loi portant statut des fonctionnaires des collectivités. Ce n’est pas une question de fonction publique. Il faut qu’on puisse faire un travail sérieux sur le terrain qui consistera à faire le constat en termes de besoin localité par localité et avoir la liste définitive. Mais si ce n’est pas cela, on va continuer à parler de la même chose et à reporter le problème», précise Mory Condé.