Alors que Conakry a enregistré deux journées de violentes manifestations qui ont fait des morts, des blessés et de destruction des biens matériels, la Haute Autorité de la Communication a interpelé les hommes de médias sur leurs responsabilités.
Le président de cette institution dit constater assez des manquements dans l’exercice de la profession pendant cette période pourtant sensible, même si par ailleurs, certains journalistes font un effort pour faire correctement leur travail.
Boubacar Yacine Diallo annonce que lui et son équipe travailleront pour mettre un terme à dérapages constatés notamment dans la diffusion de fausses nouvelles et des propos et des discours qui incitent à la violence.
“Ce sont des défis majeurs que la presse doit relever. Parmi ces journalistes qui font mal leur métier, il y’en a qui ne sont pas formés, donc ils n’ont pas leur place dans la corporation. Et d’autres le font en connaissance de cause pour des raisons qui leur sont personnelles, ceci doit s’arrêter, faute de quoi, ils s’exposent à des sanctions. Je profite de votre micro pour inviter aux journalistes, au nom de la HAC, à plus de responsabilité pour en finir avec ces dérives notées dans les médias. Ceci est le message de la HAC surtout que nous avons privilégié depuis le début le dialogue avec les patrons de médias et les journalistes. Nous privilégions aussi la concertation et nous avons produit beaucoup de lettres de rappel à l’ordre”, explique le président de la HAC.
Au cours des deux journées de violence à Conakry suite à l’appel de manifester du FNDC, plusieurs journalistes ont fait l’objet d’agression sur le terrain.
Boubacar Yacine Diallo a dénoncé cette pratique et a indiqué que le journaliste doit être protégé en toute circonstance.
“Mais lui-même doit se mettre à l’abri, il doit se protéger lorsqu’il couvre des manifestations où des violences se produisent. Il doit se mettre à la bonne place pour éviter d’être une victime et il doit être en mesure de rapporter les faits tels qu’ils se produisent, s’éloigner de ses vœux et de ses souhaits pour relater les faits tels qu’ils se produisent. Même dans le cadre des commentaires, fonder son commentaire sur les faits. Autrement, il ne fait pas du journalisme. Il y a des journalistes aussi qui vont prendre des nouvelles sur les réseaux sociaux alors que, parfois, ce sont des nouvelles qui sont fausses. Il faut l’éviter parce qu’en reproduisant de fausses nouvelles on amplifie ce qui n’est pas correct, ce qui n’est pas juste”, regrette-t-il.
Le président de la Haute Autorité de la Communication appelle les journalistes à beaucoup plus de responsabilité dans la pratique de leur métier.
Tous ceux qui vont “s’entêter” à violer la loi, Boubacar Yacine Diallo prévient que son institution se verra dans l’obligation de prendre des sanctions.
“Nous avons déjà sanctionné, nous considérons que les journalistes doivent être en mesure de comprendre leur responsabilité, puisqu’ils ont une grande responsabilité du point de vue social. Il arrive aussi que nous rencontrions des journalistes quand ils commettent des erreurs, nous leur faisons reconnaitre les manquements et parfois nous faisons des lettres de rappel à l’ordre. Nous n’avons pas tout le temps communiqué là-dessus mais de manière régulière, nous faisons ce travail-là. Donc on gagne beaucoup dans la sensibilisation. Maintenant, il est vrai que ceux qui vont s’entêter à violer les lois et les règles du métier vont s’exposer à des sanctions. Nous demandons aux journalistes de respecter l’éthique et la déontologie dans le traitement et la diffusion de l’information”, conseille M. Diallo au micro de nos confrères de Guinee114.com.