La Chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a rejeté ce mercredi 31 mai 2023, la demande de mise en liberté de l’ancien ministre Oyé Guilavogui introduite par son avocat Me Salifou Beavogui. Le juge Alhassane Mabinty Camara a ainsi ordonné la comparution de l’ancien Directeur Général de la Sotelgui Moussa Keita, le financier Bangaly Sanoh et Ismaël Kaba de l’ARPT. Au cours de son interrogatoire le DG de la Sotelgui a fait des révélations sur l’acquisition des 50 millions de dollars qu’on accuse Oyé Guilavogui d’avoir détourné et la fermeture de la société.
A la barre, l’ancien DG de la Sotelgui explique que la société a été fermée parce que les 50 millions de dollars ne devraient pas le trouver, lui et son équipe de 1 608 travailleurs sur place. C’est ainsi elle a été liquidée le 7 Août 2012. Il indique que le projet de ces 50 millions de dollars a été initié et acquis par mon équipe. Mais il souligne que certaines avaient une raison pour faire partir 1 608 employés alors qu’ils venaient d’obtenir un tel financement. ” On ne fait pas tout ça sans raison. Le ministre Oyé avait mis en place un comité de gestion et de médiation après notre remerciement”, a-t-il insisté tout en rejetant les propos de l’ancien ministre qui avait fait savoir que la société Sotelgui avait été fermée pour mauvaise gestion. Avant de rappeler que l’État guinéen devait à la société la somme de 57 milliards GNF au moment de sa fermeture.
D’ailleurs, Moussa Keita déplore que l’État n’a pas respecté ses engagements à payer 3 milliards par mois aux travailleurs de la société licenciés précipitamment, comme masse salariale jusqu’à 31 décembre 2015. Il rappelle que le dernier salaire des employés remonte en 2013. Suite à plusieurs heures de débats le juge Alhassane Mabinty Camara a renvoyé l’affaire au 7 juin pour la comparution d’autres témoins.
Pour rappel, Oyé Guilavogui est poursuivi pour des faits présumés de détournement de deniers publics, d’enrichissements illicites et de blanchiment de capitaux de 50 millions de dollars destinés à la relance de la société de téléphonie mobile SOTELGUI, financée par la banque chinoise China Exim Bank, le projet de backbone national (la gestion de la fibre optique). A cela s’ajoute le dossier de la SOTRAGUI relatif à la gestion des 50 bus offerts par la Turquie et 250 autres bus dans le contrat de la Guinée avec le Maroc.