Dans sa logique d’augmenter le prix du carburant à la pompe en Guinée après le mois de Ramadan, le gouvernement guinéen se livre souvent à une comparaison entre la Guinée et certains pays de la sous-région Ouest-africaine notamment le Sénégal.
Un argument qui, selon le Directeur de Cabinet de Sidya Touré, ne tient pas la route. Pour Mohamed Tall, ce sont deux situations diamétralement opposées.
«Les réalités ne sont pas les mêmes. Là-bas les gens ont les moyens de déplacement. Ou alors, ils ont les moyens de se rabattre dans les transports publics. La deuxième option leur permette de ne pas ressentir fortement cette augmentation», explique l’ancien ministre de l’élevage dans l’émission “Œil de lynx”.
Sur le cas particulier de la Guinée, l’opposant donne des raisons qui font que les Guinéens auront dû mal à supporter la hausse du prix du carburant.
«Un citoyen lambda, lorsque vous êtes confronté à une augmentation d’un tel produit qui concerne à peu près l’ensemble de l’économie, et qui va induire à une augmentation des prix, qu’est-ce que vous faites ? C’est deux choses. Vous essayez de diminuer vos dépenses, parce que vous vous rendez compte de cette nécessité là au regard de l’augmentation généralisée des prix, et de l’autre côté vous cherchez à augmenter vos revenus. Mais diminuer les dépenses c’est facile même si vous n’avez rien, même si vous avez 5 000 GNF, vous chercherez à diminuer vos dépenses même si le pouvoir d’achat est inexistant. Mais si vous êtes quelqu’un qui n’avait rien déjà, comment vous allez augmenter vos revenus? Si vous avez une maison vous cherchez à la revendre et la faire louer par exemple. Mais si vous n’avez rien comme la plupart des Guinéens, vous vous enfoncer nettement dans la pauvreté».
C’est pourquoi, cet acteur politique attire l’attention du gouvernement sur les conséquences directes de l’augmentation du prix du carburant.
«Le gouvernement doit être conscient du fait qu’en augmentant le prix du carburant sans aucune mesure d’accompagnement, on accroît les inégalités. Et quand on accroît les inégalités, on crée un malaise profond dans la société», conclut-il.