Lors de la plénière de ce vendredi 31 janvier 2025, les conseillers nationaux ont adopté le contrat de crédit pour l’achat d’un système de surveillance aérienne destiné à l’Aéroport international Ahmed Sékou Touré. Le ministre de la Défense nationale, présent à la séance, a souligné l’importance de cet achat pour la sécurité du pays.
Le général Aboubacar Sidiki a précisé que la Guinée disposait déjà d’un système de surveillance depuis l’indépendance. “Le système, installé d’abord à Koloma (si vous connaissez l’endroit, en montant à droite) puis à Kamsar, a surveillé l’ensemble du territoire guinéen de 1960 à 1993”, a-t-il expliqué. Il a ajouté que l’appareil que les conseillers ont approuvé est conçu pour servir la Guinée pendant au moins un demi-siècle grâce à la technologie actuelle.
“Le système en place est en mauvais état depuis 1993, et il est désormais indispensable de le remplacer. Ce nouveau système de surveillance aérienne est crucial pour garantir la souveraineté nationale, assurer un contrôle efficace de nos frontières et prévenir les activités illégales. Il permettra de fournir, installer et mettre en service un système complet de surveillance aérienne, comprenant un radar TRAC-NG, un centre militaire Skyview et un centre civil TopSky, en remplacement des équipements vétustes utilisés depuis plusieurs années. Ce projet répond aux besoins des ministères de la Défense nationale et des Transports”, a-t-il précisé.
Il est également important de souligner que la majorité des systèmes radar modernes intègrent des concepts avancés, déjà adoptés par notre pays. Bien que leur coût initial soit élevé, il est largement compensé par leur polyvalence et leur fiabilité. Le projet se divise en plusieurs sous-systèmes :
un sous-système radar ;
un sous-système pour le centre des opérations aériennes militaires (désigné « centre AOC ») ;
un sous-système pour le centre de contrôle du trafic aérien civil (désigné « centre ATC ») ;
un sous-système pour les bâtiments ;
un sous-système pour les communications.
Le ministre de la défense a précisé que, grâce à l’agence de navigation aérienne et à l’Autorité guinéenne de l’aviation civile, ainsi qu’aux taxes de pose, de nuitée et de secours pour les compagnies internationales, le coût du système sera largement amorti en moins de cinq ans. Ce système permettra de mieux sécuriser notre espace aérien contre des incidents potentiels, à l’instar du tragique accident survenu à New York entre un hélicoptère et un avion, incident dû à la surcharge des radars dans ce pays.
Le radar permettra de prévenir de tels incidents en identifiant rapidement les avions et en garantissant qu’ils ne pénètrent pas notre espace aérien sans autorisation, évitant ainsi des collisions fatales. En cas de problème, il suffira d’une simple pression sur un bouton pour intercepter l’avion et éviter une catastrophe.
Il est également crucial de rappeler nos obligations internationales. La Convention de Chicago sur l’espace aérien, la convention d’Ottawa et les normes de l’IATA nous imposent de garantir la sécurité des vols internationaux arrivant en Guinée, comme ceux de Brussels Airlines, Air France ou Royal Air Maroc. En l’absence de radar, il est impossible de guider ces avions en cas de déviation de trajectoire. Par le passé, des orages ont obligé tous les avions à se poser en Sierra Leone, car les pilotes ne pouvaient pas se poser à Conakry en raison du manque de visibilité.
Le général Aboubacar Sidiki Camara a aussi rappelé que les radars modernes ne comportent plus de risques liés aux rayonnements ionisants, contrairement à ce que l’on pourrait croire. “Les nouveaux radars sont installés à distance, et leurs bâtiments sont protégés, comme les salles abritant des scanners dans les hôpitaux, pour éviter toute exposition à des éléments radioactifs. Ce sont des installations sûres et modernes. Il est impératif que ce système de surveillance soit installé pour garantir la sécurité de notre espace aérien et répondre à nos obligations internationales. Nous sollicitons donc le soutien des conseillers nationaux pour l’adoption de ce projet essentiel pour la sécurité de notre pays”,a-t-il conclu.