Lors de sa conférence-bilan le vendredi dernier à Conakry, le ministre de l’enseignement pré-universitaire a annoncé la fermeture des écoles impliquées dans la fraude aux examens nationaux session 2022. Une annonce qui a provoqué la colère de certains acteurs de l’éducation.
Alhassane Makanera Kaké, enseignant-chercheur, pense que le ministre est dans l’exagération. Il a invité Guillaume Hawing à corriger cette erreur qui a glissé dans sa communication.
«En Guinée on pense que, quand on est ministre, on est comme un père de famille, on fait ce qu’on veut. L’administration ne fonctionne pas comme ça. J’aurais souhaité que le ministre corrige, qu’il dise dans les écoles où il y a eu des fraudes, ils vont être poursuivis. On fait une demande à l’agent judiciaire de l’État, on met en mouvement le procureur de la République et on poursuit ces agents, le Ministre applique la politique du gouvernement dans le domaine de l’éducation. Malheureusement après plus de 60 ans d’indépendance, qu’on peut encore décider de dire puisqu’il y a cela ou encore cela je ferme», regrette Makanera Kaké.
L’enseignant revient plus loin, sur les conséquences d’une telle décision, si toutefois elle venait d’être appliquée.
«D’abord la conséquence sociale. Quand vous fermez ceux qui étudient là-bas, les enseignants qui n’ont pas été impliqués dans ça, mais vous les faites du tort, ils perdent leurs emplois et vous faîtes chômer combien de personnes surtout la loi n’en a pas parlé. Vous faites une sanction collective dans les législations nationales et internationales mais cela n’existe pas. Ce n’est pas parce que Makanera a fauté, qu’il faut sanctionner tous les Makanera», explique-t-il longuement.