Selon Bah Oury, Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (Udrg), les membres du Fndc doivent revoir leur stratégie et clarifier leur position dans le combat contre un 3e mandat d’Alpha Condé.
Pour Bah Oury, si la mobilisation du 20 juillet 2020 «était mitigée», ce qu’il y avait «beaucoup de préalables sur le plan politique, de la stratégie qui auraient dû être explicités et éclaircis», mais qui ne l’ont pas été.
«On ne peut pas utiliser les mêmes armes, les mêmes instruments de mobilisation comme on l’avait fait avant le 22 mars. Lorsque vous avez fait un grand combat et qu’une étape importante est franchie, il faut faire un bilan rétrospectif, revisiter ses actions, se réinventer et s’améliorer. Il ne faut pas croire qu’il ne faut pas toujours faire la même chose que ce qu’on avait fait il y a 4 mois, ça peut ne plus être adapté et opérationnel. A l’aune de la nouvelle réalité qui s’impose, il faut revisiter sa stratégie et démarche pour prendre en compte les attentes de la population et les besoins d’implication de cette population qui se pose des questions par rapport à la pertinence de certaine manière de faire surtout au niveau du champ politique».
Il faudrait aussi, selon l’opposant, «que chaque acteur, chaque composante du Fndc clarifie sa position parce que la population veut un axe directeur très précis par rapport à la situation politique, notamment, les élections présidentielles du 18 octobre prochain. De ce point de vue, les acteurs n’ont pas, tout à fait, joué comme il le fallait pour clarifier leur position de manière nette. En d’autres termes, je leur avais dit que si nous ne clarifions pas la position, il va de soi que la population aura du mal à se mobiliser».
L’ancien ministre de la Réconciliation nationale estime que le Fndc doit prendre en compte que «la Constitution falsifiée a été promulguée par le pouvoir, le fichier électoral est totalement corrompu, la crise scolaire, sanitaire et économique. Toutes ces questions méritent d’être revisitées et revues à l’aune de ce que nous devons faire maintenant. Il ne faudrait pas qu’on se fige simplement sur la Constitution et qu’en dehors de ça le reste ne nous intéresse pas. La vie autour de nous est en train de bouger. La révolte est manifeste dans l’ancien fief du Rpg, en Haute Guinée. C’est la même chose à Conakry et partout ailleurs. Donc, nous devons être en phase avec les attentes et les exigences du moment. Si on veut simplement être comme un nuage qui voyage au gré du vent qu’il imprime. Cela risque de nous écarter du combat de la citoyenneté et de la démocratie que les guinéens souhaitent et attendre depuis très longtemps», prévient Bah Oury.
