En attendant la réaction commune du collectif d’avocats du Fndc, Me Salif Beavogui vient de réagir à la sortie de Kaïraba Kaba, procureur près la Cour d’appel de Kankan dont il qualifie “les informations (d’)inexactes”.
Au cours d’une conférence de presse mardi 26 mai 2020, le procureur de Kankan a ouvertement accusé le Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) dans les tueries survenues avant, pendant et après le scrutin du 22 mars dans la région de Nzérékoré.
“Au cours d’une réunion du Fndc à Nzérékoré le 19 mars, il a été question de reconduire leur plan du 1er mars qui avait échoué suite au report de la date des élections. Ce plan consistait au déploiement des groupes armés dont certains venus du Libéria et pour d’autres de Conakry. Ces groupes étaient répartis en trois sous groupes. Le premier se nomme (le combattant). Il était positionné à Bangoïta, préparé par un féticheur sous la direction de Moïse Haba du parti Bloc Libéral et sur financement du citoyen Cécé Loua du parti UFR. Ce groupe était chargé d’opérer dans les quartiers Belle-Vue, NDalaye, Double et Souloupa», accuse le magistrat.
S’il reconnait que le procureur près la Cour d’appel de Kankan est “un magistrat
expérimenté et professionnel”, l’avocat juge “regrettable de constater que M. Kaba ne maîtrise pas ce dossier. Et n’ayant pas la bonne information, il a livré des informations inexactes”.
“Ce qui est sûr c’est que les militants du Fndc de Nzérékoré et partout ailleurs ne sont pas liés aux événements de Nzérékoré. Ils agissent à visage découvert par le verbe, l’expression de leur opinion, mais pas par la violence. Le Fndc rejette toute forme de violence”, soutient Me Bea.
“J’ai entendu avec beaucoup de surprise criminaliser nos clients. Il n’a pas la bonne information. Il aurait pu laisser le soin au procureur de Nzérékoré en contact avec la procédure, évoquer le dossier”, déclare celui qui se fait “l’Avocat des causes difficiles”.
“Il faut que la justice ouvre ses yeux pour rechercher, juger et condamner les auteurs des crimes commis à Nzérékoré.
Les 43 citoyens qui croupissent en prison ne sont en rien impliqués dans ces violences. Je souhaite que la justice mette main sur les coupables”, encourage l’avocat du Fndc.