Dans son tout dernier rapport publié mercredi 8 avril 2020, l’ONG Amnesty international a dénoncé l’usage excessif de la force contre les manifestants avant, pendant et après le double scrutin du 22 mars.
Selon Souleymane Kéita, conseiller à la Présidence chargé des missions, le rapport de Amnesty international n’a pas tenu compte des avis de l’ensemble des parties prenantes. “Ce n’est pas du bon travail. Lorsqu’on doit faire un bon travail, ça doit être impartial, prendre en compte les avis des toutes les parties avant de se prononcer. Il ne s’agit pas de venir interviewer une composante du grand ensemble et sortir un rapport comme étant la réalité nationale. Je pense que cette façon de travailler, c’est prétentieux. Les violences sont certes arrivées pendant ces élections. Mais, on sait tous comment cela a été commandité, par endroits”.
Et d’ajouter: “une structure comme Amnesty international, avec sa crédibilité d’antan, devrait travailler de manière impartiale pour que le rapport tient compte des avis de l’ensemble des acteurs. En mon sens, ce travail n’a pas été bien fait”, déplore M. Kéita.
Depuis l’arrivée du professeur Alpha Condé au pouvoir, soutient le conseiller, beaucoup d’efforts ont été fournis en termes de respect des libertés fondamentales. “Ça, on le constate tous les jours en tout cas ceux qui observent objectivement l’actualité nationale. En Guinée, il n’y a aucun journaliste, ni aucun opposant en prison, contrairement à certains pays d’Afrique dont les noms ne figurent pas dans ce rapport. Et puis, combien de gendarmes et policiers blessés et lynchés par les manifestants souvent armés, mais qu’on en parle pas. Je pense qu’on doit faire un peu de sérieux lorsqu’on doit faire un rapport”.
Le double scrutin législatif et référendaire a été émaillé des violences à travers le pays. 10 personnes ont été tuées par balles à Conakry, 1 à Dubreka, 1 à Mamou. A Nzérékoré, 119 personnes ont tuées, 5 églises et 1 mosquée incendiés dans des affrontements dits communautaires entre Koniankés (allogènes) et guerzés (autochtones).