Depuis bientôt un an, la Guinée abrite le Centre de gestion des ressources en eau (CGRE) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision, consécutive au retrait du Burkina Faso — ancien pays hôte du siège — de l’institution sous-régionale, marque un tournant important pour la Guinée.
Dans un souci d’équilibre géographique et d’inclusivité dans la redistribution de ses institutions, la CEDEAO a confié à la Guinée l’accueil du CGRE à l’issue d’un vote. Un choix que le ministre guinéen des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, juge loin d’être anodin.
Invité de l’émission « Heure du Bilan » sur la RTG, ce vendredi 12 décembre 2025, le chef de la diplomatie guinéenne est revenu sur ce qu’il qualifie de page historique pour le pays. « La Guinée a eu, à partir des votes, le transfert du siège des ressources en eau de la CEDEAO. Il y avait des candidats, des pays qui n’étaient pas en transition, qui ont postulé pour avoir ce siège-là. Mais le vote s’est passé sans la Guinée, sans la présidence de la Guinée. Et tout le monde a voté pour la Guinée. Aujourd’hui, ce siège est transféré à la Guinée, le siège des ressources en eau de la CEDEAO », a-t-il expliqué, rappelant le message de félicitations reçu du président de la Commission de la CEDEAO.
« Le président de la Commission m’a appelé pour me dire : félicitations, monsieur le ministre, la Guinée est le seul pays à pouvoir gagner une lutte à laquelle elle ne participe pas. Vous n’étiez pas dans la salle, mais le monde a voté pour vous. C’est parce que, simplement, la confiance est là », s’est réjoui Morissanda Kouyaté.
Pour le ministre des Affaires étrangères, malgré les critiques dont elle fait parfois l’objet, la CEDEAO demeure l’une des meilleures organisations de la sous-région. C’est dans ce cadre, selon lui, que la Guinée continue de revendiquer pleinement son appartenance à l’institution. « Il n’y a pas une CEDEAO à gauche et à droite, il y a une Guinée. La Guinée a participé à la création de la CEDEAO. Le chef de l’État l’a réclamé, il leur a dit : “vous ne pouvez pas prendre une décision sans moi, parce que nous l’avons créée ensemble”. Ça a été connu, finalement », a-t-il affirmé.
Morissanda Kouyaté est également revenu sur les relations tendues entre la Guinée et la CEDEAO au début de la transition. « Tout le monde est témoin ici de l’agressivité des organisations régionales et sous-régionales au départ, surtout la CEDEAO, avec les commentaires qu’on avait ici : attention, la CEDEAO va venir, va appliquer ses sanctions, on va leur interdire de voyager, on va leur fermer la porte de tout », a-t-il conclu.
