Après 3 jours de négociations entre l’intersyndicale de l’éducation composée de la Fédération syndicale des professionnels de l’éducation (FSPE), du Syndicat national de l’éducation (SNE) et du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), sous l’égide du Conseil National du Dialogue Social ( CNDS), les responsables syndicaux ont réunis les enseignants ce jeudi 27 novembre à la bourse du travail, pour leur faire le compte-rendu détaillé et décider des conduites à tenir dans les jours avenir.
Devant une salle pleine, le président du SLECG, Aboubacar Soumah, a restitué les points essentiels des négociations et a rappelé les priorités défendues par les syndicats. “Nous avons dit, il faut d’abord le statut qui concerne et ceux qui sont en activité, et les contractuels qui vont être éduqués. Donc le statut est plus important. C’est pour cela qu’on avait abordé, on avait effleuré seulement la partie contractuelle, et nous sommes venus sur le statut particulier d’éducation, qui concerne tout le monde, et les contractuels et nous-mêmes.”
S’adressant aux enseignants, le leader syndical a appelé à la mobilisation, tout en annonçant la poursuite des pourparlers. “ Chers camarades, chers enseignants et enseignantes, soyez prêts. Soyez prêts. Nous allons poursuivre les négociations. S’il vous plaît. Nous allons poursuivre les négociations demain vendredi. Nous vous avons entendus. Nous allons, s’il vous plaît, nous vous avons entendus: vive la grève, vive la grève”.
Soumah a également insisté sur la confiance qui doit prévaloir entre les responsables syndicaux et la base. “ Vous avez confiance en nous, oui ou non ? Vous savez qu’on ne peut pas vous tromper, oui ou non ? On n’a pas besoin, de foré sacs noir ou des milliards. On s’est sacrifiés pour vous défendre. Et on continue, n’est-ce pas, à nous sacrifier pour vous défendre.
On est là par conviction. Personne ne peut nous intimider. Et on n’a peur de personne. “ Le président du SLECG a rappelé son expérience dans les mouvements sociaux et expliqué le cadre légal qui encadre tout déclenchement de grève.
“ Quand il s’agit de déclencher la grève on la déclenche. On n’a peur de personne. Je vous le dis en toute connaissance. Je suis théoriquement expérimenté des grèves. J’ai commencé à graver depuis 1991. Je suis en grève. Je n’ai jamais peur de graver pour partir ce soir. Mais je suis un procédurier.
Quand je commence, je vais jusqu’au bout. Personne ne peut m’arrêter. Le déclenchement de la grève obéit à une procédure. Vous le savez bien. Pour tous ceux qui le connaissent. On déclenche la graine quand toutes les voies de recours sont épuisées. C’est la dernière arme. L’arme fatale. Quand toutes les voies de recours sont épuisées “
Il a ensuite précisé que les instances syndicales analyserons la situation avant toute décision finale. “ Nous allons analyser à notre niveau. Nous les responsables, ils y en a qui ne connaissent pas les principes qui régissent le fonctionnement du syndicat. Surtout le déclenchement d’une graine.
On ne reculera devant personne. Dès qu’on sera bloqué demain, le lendemain, on va déposer l’avis de grève. La ligne de grève est déjà rédigée. C’est là que nous sommes. Nous n’avons pas peur des fusils. Nous n’avons pas peur de l’enlèvement. Nous n’avons pas peur de la prison. Nous respectons la procédure. Pour le moment.”
Revenant sur la symbolique du préavis de grève, il ajoute. “ On ne peut pas nous emballer de façon active. Dans la grève. On respecte la procédure. La grève. C’est la dernière arme. Quand le militaire marche. Il est avec son pistolet. Nous aussi, le préavis de grève déjà rédigé est notre pistolet.On l’a déjà, on l’a bien armé.”
Prenant la parole à son tour, Michel Pépé Balamou, du Syndicat National de l’Éducation (SNE), est revenu sur les tentatives de division au sein du mouvement syndical de l’éducation.
“Les gens ont voulu nous diviser, mais ça n’a pas marché. Avec la FSP, ça n’a pas marché. Avec le SLECG, ça n’a pas marché. Avec le SNE ça n’a pas marché. Même avec le SI nous avons fait des sacrifices, car on voulait nous opposer à l’enseignement supérieur. Mais dès lors qu’un point intéressait l’enseignement supérieur, nous devenions solidaires, parce qu’il n’y a pas deux statuts particuliers : il n’y en a qu’un seul.”
