Un drame d’une rare cruauté secoue la ville de Kindia. Une jeune femme de 26 ans a été interpellée à Dabola après avoir volé et tué le bébé de son amie, selon les déclarations du colonel Mamadi Condé, commandant de zone du camp Kèmè Bourèma. Une affaire sordide qui a profondément choqué l’opinion.
« C’est un crime grave, choquant. Elle a été arrêtée grâce à une enquête bien menée », a déclaré le colonel Condé, saluant le travail des forces de défense et de sécurité ayant permis de retrouver la suspecte.
D’après les premiers éléments de l’enquête, la jeune femme aurait simulé une grossesse en envoyant de fausses photos à son compagnon vivant à l’étranger. Dans le but d’entretenir cette supercherie, elle aurait ensuite dérobé le nourrisson de son amie, avant de le tuer pour faire croire à une mort naturelle.
« Même la religion ne permet pas ça. Nous sommes choqués, abattus », a réagi avec émotion le colonel Condé, dénonçant un acte d’une inhumanité insoutenable.
Apres avoir été auditionnée à la Brigade de Recherches de Kindia, l’accusée Fatoumata Doukouré connu sous le nom “Mama Doukouré, a reconnu avoir enlevé le bébé de sa camarade Mariama Komah pendant qu’elle dormait.« J’étais chez eux, puis je suis partie. En revenant chercher mon chargeur, j’ai vu que la maman n’était pas auprès de son enfant. J’ai pris le chargeur et le bébé. Je n’ai pas voulu qu’il meure. En route, j’ai acheté du lait et des couches. Je l’ai laissé seul à la maison et je suis allée vendre au camp. À mon retour, l’enfant était mort. J’ai eu peur. Je ne voulais pas lui faire de mal. Plus tard, je me suis confiée à un vieux, Papa Kaba, qui m’a conseillé de l’enterrer. J’avais menti à mon mari que j’étais enceinte, je voulais juste une photo du bébé pour lui envoyer », a-t-elle expliquée.
Dans la famille endeuillée, la mère du bébé, Mariama Komah, a exprimé sa douleur avec foi et résignation, « C’est mon bébé qui avait disparu le 10 juin et Dieu a fait qu’il est décédé. On me l’a volé. Le seul Dieu qui m’a donné, c’est ce même Dieu qui l’a pris. Donc je m’en remets à Lui et aux autorités. »
Poursuivant sa déclaration, colonel Mamadi Condé a également assuré que la justice sera pleinement saisie de l’affaire. « Les auditions seront déposées à la justice. Et cette justice devra dire le droit », a-t-il insisté.
Le commandant a par ailleurs lancé un appel aux familles, en particulier aux parents de jeunes filles, les exhortant à plus de vigilance. « Je lance un appel solennel aux parents de ces filles, d’être attentifs, de suivre leurs filles. Parce que l’argent que ce monsieur envoie, il est à l’étranger, il ne vole pas l’argent, il ne dort pas. Les parents et la fille mangent cet argent-là, tous en association avec ce qui est fait. Le monsieur qui avait l’espoir d’être père de famille est aujourd’hui désespéré. La copine trahie est dans le regret. Et même la nation guinéenne, parce que l’enfant tué, on ne savait pas qui il serait demain.»
Enfin, le colonel Condé a mis en garde contre les conséquences des séparations prolongées dues à la migration. « On ne se marie pas pour aller à l’étranger et laisser sa femme ici. Si vous ne pouvez pas l’envoyer vous rejoindre, attendez d’avoir les papiers légaux. Voilà les conséquences. »
Après l’audition, l’accusée Mama Doukouré et son complice le vieux Idrissa Kaba seront déférés au Tribunal de Première Instance de Kindia pour enlèvement, infanticide et entrave à la saisine de la justice.