L’appel au dialogue lancé par le Premier ministre, Bah Oury, divise la classe politique guinéenne. Si certains acteurs se montrent favorables à la reprise des discussions, d’autres estiment qu’il n’y a plus d’espoir avec celui qui dirige actuellement le gouvernement.
Lors d’une rencontre le 23 décembre dernier à la Primature, Bah Oury avait tendu la main aux acteurs politiques pour relancer le dialogue. Pour Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD, le Premier ministre a échoué dans sa mission de réunir les acteurs autour de la table.
“Il n’y a pas d’assurance avec Bah Oury. Quand il est arrivé, il y avait déjà un cadre de dialogue que son prédécesseur avait mis en place. S’il ne parle de dialogue que maintenant, pour moi, il a échoué. Il a non seulement retardé le programme du président, qui avait promis une constitution votée par référendum à la fin de décembre, mais il a aussi aggravé la situation sociopolitique en raison de son manque de dialogue. Il a mis le gouvernement et le pays dans des difficultés”, a réagi Abdoulaye Kourouma.
Dans le contexte actuel de crise, le leader politique estime qu’un nouvel engagement du président de la République est nécessaire pour débloquer la situation.
“Il faut qu’il prenne un discours qui prouve qu’il a été trahi par ceux sur qui il comptait pour stabiliser le pays. Il doit faire appel à la classe sociopolitique, redéfinir la transition ensemble, et créer un gouvernement de mission ou de consensus pour éviter une nouvelle crise. Mais Bah Oury n’est plus la solution”, a-t-il insisté.
Concernant une éventuelle mise en place d’un gouvernement d’union nationale, Abdoulaye Kourouma soutient que tout dépend de la volonté du président Mamadi Doumbouya. Pour lui, celui-ci doit se remettre en question et redonner une nouvelle orientation à la transition. “Ça ne sert à rien d’aller dans la violence, ça ne sert à rien de plonger le pays dans l’incertitude. Le dialogue est la seule solution. C’est dans la concertation, l’entente et le consensus que la transition peut réussir”, a affirmé l’ancien député.
