Le tribunal ad hoc de Dixinn a annoncé le renvoi des audiences dans le dossier du massacre du 28 septembre, afin de trancher sur les exceptions soulevées par les avocats de Moussa Dadis Camara, les colonels Claude Pivi, Moussa Tiégboro Camara et autres. Cette décision du juge a irrité l’ancien président de la transition qui a exhibé sa grosse colère dans la salle.
Dans une vidéo devenue virale, l’on voit le capitaine Moussa Dadis Camara dénoncer le fait qu’il soit retenu sans pouvoir se défendre devant la justice après trois audiences et sa détention préventive qui se prolonge.
«Dadis pense que les exceptions relatives à la nullité des actes posés par le pool des juges d’instruction est un retard pour lui, parce qu’il est pressé de se faire entendre par les juges, le peuple de Guinée et les observateurs internationaux et nationaux. Il estime qu’à ce stade, il aurait fallu qu’on passe directement au débat que de s’attarder sur les exceptions comme l’ont soulevé les avocats de la défense», a justifié Me Dina Sampil, l’un des avocats de l’ancien président de la transition.
Conditions de détention de Dadis
L’avocat du capitaine Moussa Dadis signale au micro des confrères de Fim que son client se trouve jusqu’ici en détention préventive qui n’est pas une détention résultante d’une condamnation quelconque : « Mais personne n’ignore les conditions dans lesquelles vivent les détenus à la maison centrale de Conakry, qui est de l’époque coloniale et qui était prévue pour une population carcérale déterminée qui aujourd’hui, est centuplé. Cela ressemble beaucoup plus à un lieu de stockage humain que de lieu de détention de personnes. Que cela puisse servir également à un ancien chef d’État, je trouve que le niveau de civilisation du peuple de Guinée devait éviter à une personnalité comme Dadis Camara, de séjourner là-bas et quel que soient les raisons par lesquelles il est parvenu au pouvoir ou comment il est parti du pouvoir… Il n’en reste pas moins qu’il a été chef de l’État et qu’il a reçu des honneurs dans ce sens.»