Face à ce qu’ils qualifient de « gestion unilatérale » de la transition, la Conférence des coalitions politiques et faîtières de la société civile (CCPF) a adressé un mémorandum au Colonel Mamadi Doumbouya.
Dans un document de 8 pages, la CCPF dénonce notamment le manque de transparence dans la conduite de la transition, l’absence de consultations périodiques entre le CNRD, le gouvernement, les dirigeants des coalitions politiques et les faîtières de la société civile qui ont participé au cadre de dialogue. Elle mentionne également le retard dans le démarrage du Programme de Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil (RAVEC) et le coût jugé injustifié pour la mise en œuvre des 10 étapes de la Transition. Selon la CCPF, ces éléments constituent des obstacles au rétablissement de l’ordre constitutionnel.
En plus du non-respect du calendrier de la transition, les FVG et la CCPF ont vigoureusement condamné le décret du chef de l’État accordant aux gouverneurs de région le pouvoir de nommer les responsables des quartiers et des districts.
Peut-on anticiper une collaboration potentielle entre la CCPF et les FVG ? Pour l’instant, répondre à cette question demeure complexe. Cependant, des intérêts ou des revendications communes ont la capacité d’unir même les adversaires politiques les plus farouches. La convergence entre Alpha Condé et Cellou Dalein, tous deux membres des Forces vives et opposés à la gestion du Colonel Mamadi Doumbouya, en est un exemple.
Se dirige-t-on vers une coopération entre ces deux entités ? Désormais, tout semble le laisser penser. En effet, ces derniers jours, des acteurs politiques considérés comme soutenant les actions de la junte ont appelé les autorités à prendre en compte et à organiser en urgence une large concertation avec les coalitions politiques et des faîtières de la société civile afin de réajuster la transition.
Lors de l’assemblée de son parti le week-end dernier, Fodé Oussou Fofana, président par intérim de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a invité les « grands partis » politiques tels que l’UFR de Sidya Touré, l’ancien parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel, le PEDN de Lansana Kouyaté, le Bloc Libéral de Faya Millimouno, le MoDeL d’Aliou Bah, le MPDG de Siaka Barry et l’UDG de Mamadou Sylla, à s’unir pour exiger du CNRD le respect des engagements pris le 5 septembre 2021.
Il reste à voir si les acteurs prendront conscience de la gravité de la situation et s’engageront dans une réflexion plus vaste pour exiger le respect du calendrier afin d’éviter tout dérapage.
Pour protester contre les « lacunes » dans la conduite de la transition, les Forces vives de Guinée prévoient une marche pacifique sur l’autoroute fidèle Castro le mardi 5 septembre prochain, à l’occasion du deuxième anniversaire du pouvoir du CNRD.
Bien que certains membres de la Conférence des coalitions politiques et faîtières de la société civile (CCPF) considèrent cette manifestation comme « inopportune » compte tenu du contexte actuel, la plupart des membres dressent tout de même un bilan mitigé des deux années de gestion de la junte.