Depuis le weekend dernier, des informations font état de la disparition d’une équipe de 12 personnes sur la mer. Il s’agit d’un Commandant de bord du bateau immatriculé RC N°002 Fatata et 11 stagiaires de CFP Maritime. La triste nouvelle a été officiellement relayée hier lundi suite à la découverte d’un des corps au Port Boulbinet dans la Commune de Kaloum.
Pour mieux comprendre autour de ce sujet dramatique qui défraie la chronique des médias dans le pays, la rédaction de Guinee360 a glané des informations auprès des personnes au cœur de l’événement qui ont requis l’anonymat pour des raisons de sécurité. Le sujet est tellement sensible au sommet de l’État que personne ne veut en parler publiquement, à en croire nos sources. La police scientifique qui récupère les corps des victimes dans les débarcadères aussi ne veut plus en parler à l’exception de la communication qu’elle a faite le lundi.
Néanmoins, nous avons pioché et trouvé des répondants anonymes. « C’est un bateau qui est sorti avant hier. Il y avait 12 personnes à bord du bateau. Un commandant, Lamine et 11 stagiaires sortants de CFP maritime. Ce n’était même pas la marine nationale. Ils étaient partis au large pour essayage, apprend-t-on. On ne sait pas ce qui s’est réellement passé. On ne fait que voir les corps dans les débarcadères. On a retrouvé d’abord deux corps, l’un hier et l’autre, aujourd’hui. On a retrouvé le Commandant blessé dans les Îles de Kapoussa. Il a sauvé sa tête, le seul survivant retrouvé d’abord. C’est un drame national », a expliqué une source sécuritaire.
Par manque d’informations claires autour de la disparition de leurs proches, selon nos informations, des parents se seraient rendus à la Présidence de la République hier lundi. « Ce cas là, il faut qu’on arrive à nous élucider ce qui s’est passé. Ils n’ont qu’à nous dire dans quelles circonstances ce bateau est parti. Parce qu’il était en panne. Qu’on l’avait réparé mais ça n’allait toujours pas. Et que le Commandant lui-même a été informé de cela. Ce n’est que le samedi qu’ils ont voulu l’essayer. Et il est parti avec 11 stagiaires. Pour le moment on ne sait pas ce qui s’est passé. Il y a quelque chose qui s’est passé. Les gens là n’ont pas voulu communiquer. Puisque c’est un problème militaire, c’est pourquoi je ne veux pas dévoiler mon identité », a expliqué notre source, à la fois, en Français et en Soussou.
Aminata Camara, épouse du défunt Abdoulaye Youla un des membres de l’équipage disparu, revient sur les circonstances dans lesquelles elle a appris la triste nouvelle de la mort de son mari. « J’étais avec mes enfants au nombre de trois à Dubréka. Hier, un des petits de mon mari qui s’appelle Touré m’a appelé pour me demander si le grand ne m’a pas appelé. J’ai dit non, il ne m’a pas appelé depuis le samedi. J’ai dit que depuis ce jour, je tentais son numéro mais ça ne passe pas. Je pensais que c’est son téléphone qui est déchargé. Il m’a dit qu’ils sont portés disparus, que la mer leur a emportée. Il dit que peut-être ils seront retrouvés de croire en Dieu, j’ai dit d’accord. Je suis restée à la maison, j’ai presque passée une nuit blanche. Le lendemain, je suis directement parti au Port Autonome de Conakry. Arrivée là-bas, j’ai entendu des informations selon lesquelles des gens sont morts mais sans préciser ceux qui sont réellement mort…De là, je suis partis chez le commandant à Gbéssia, j’ai trouvé des gens sont regroupés et ils m’ont annoncé le décès de mon mari », a déclaré Aminata Camara avant de fondre en l’arme. « C’est Dieu qui nous a unit et c’est Dieu qui lui a repris, qu’il ai pitié de son âme », a ajouté la désormais ancienne épouse du défunt Abdoulaye Youla.
Le corps de Abdoulaye Youla repêché en état de putréfaction avancée au port artisanal de Gbéssia port 1, est amené à la morgue de l’hôpital Ignace Deen et les recherches continuent pour retrouver les neuf personnes vivantes ou mortes. À l’exception du premier corps retrouvé hier lundi au port Boulbinet puis enterré le même jour, les autres corps repêchés seront réunis au fur et à mesure, d’après des sources concordantes, avant de décider quoi que ce soit. Pour l’heure, difficile de savoir les principales raisons du déplacement dudit bateau sur la mer.
Djely Mamadou