Nous sommes à Yembeya dans la commune de Retoma, l’un des plus grands lieux de vente de betailles dans la capitale guinéenne.
À quelques heures de la fête de Tabaski autrement appelée fête des moutons, l’une des plus importantes pour les fidèles musulmans, chacun met les bouchées doubles afin d’avoir quoi immolé ce jour.
Mais sur place, le constat est alarmant. Vendeurs et acheteurs se plaignent de la conjoncture économique qu’ils jugent difficile.
Ici, tout comme dans la plus part des lieux de vente, un mouton se négocie entre un million cinq cent et quatre millions, c’est selon la qualité du mouton.
Cette dame sous couvert d’anonymat rencontré sur les lieux a malgré tout pu acheter un bélier pour ne pas rentrer les mains vides à la maison.
« Depuis 8 heures du matin je suis là, je me suis promené partout. Quand tu demandes le prix d’un mouton on te dit à quatre millions cinq cent, y en a qui rendent à deux millions cinq cent. Après une longue discussion j’ai acheté un mouton à un million quatre cent », explique t-elle
Cette situation jugée catastrophique par les citoyens, n’est pas fortuite, selon les vendeurs.
Lamarana Bah, l’explique par l’état de dégradation très poussée de la route à l’intérieur du pays, mais aussi et surtout à cause de la cherté du transport.
« Les routes ne sont pas bonnes à l’intérieur du pays, le carburant est chère ce qui fait que le transport aussi est chère. Là où on a l’habitude de payer cinquante mille actuellement on paye cent mille », se justifie t-il
L’autre facteur qui pourrait être à la base de la cherté des moutons ajoute ce vendeur, c’est le flambé des prix dans le marché cette année, contrairement aux années précédentes.
« Les choses sont très chères actuellement sur le marché. Au marché un mouton qu’on a l’habitude de payer à un million cette fois-ci on le paye à un million deux cent ou à un million trois cent ».
Hors micro, d’autres vendeurs et acheteurs ont une autre idée de ce cette situation que traverse la population.
Même si cela est devenu comme une coutume à l’occasion de chaque fête, mais beaucoup affirment qu’elle s’est dégradée d’avantage cette année, à cause notamment de la crise sanitaire liée au Coronavirus.